L’étendue liquide. Interdite. Avec tout ce qui l’entoure. A la surface, les ondulations miroitent dans l’impression d’une brise renouvelant sans cesse la surface. Impossible d’en faire le tour. Trop d’ombre sur les bords éloignés, les branches des cèdres plongent dans l’eau pour y poursuivre à l’envers leur croissance. Longues marches de marbre verdi pour descendre dans le lac et rejoindre ce qui ne se sait pas encore. Les chiens de chasse sont enterrés sous la coupole du saule avec leurs aboiements fiévreux. A fleur d’eau les fantômes nagent lentement. Circonvolutions des brochets aux écailles d’or. Les dents du dragon menacent les reflets. Le rêve s’engouffre dans le ru dérivé et la vieille jonque oubliée pourrit dans le noir de son abri. Clapotis du souvenir sur la berge où pendant les heures de répit le père plante sa canne à pêche. Bruit du moulinet rembobinant le fil du film, bruit de la clé de remontage sous la boite à musique quand renait la rotation de la petite danseuse aux pieds nus dans l’eau du lac. Sourire du brochet.