Comme un géant
qui ferait un saut de puce
comme
l’inverse
comme une conjonction
qui jouerait dans la cour de l’adverbe
comme les lignes de fuite
quand elles se rejoignent
comme toi parce que
tu mens
comme
tu respires
comme tu dis vrai
comme deux bernaches du Canada
traversant la route
flanquées de leurs deux petits
jaunes comme des mots
comme la petite fille
serrant contre elle son flamant rose en peluche
doux comme
un refuge transporté
comme le ciel qui promène dans son bleu
les flocons des peupliers
comme
les petits mots dans les grands
comme
l’inverse
comme le dernier
texte
comme le début de la fin
comme l’aspérule qui délivre en séchant
son parfum d’amande et d’anis
comme écrire
à l’instant
comme
un doute
ici comme
ailleurs
comme toujours
n’en faire qu’à sa tête
comme
prendre le minimum
pour partir
vers la montagne
demain
comme encore
un mot à te dire comme
le train de 6h44
qu’il ne faut pas rater
et le café du petit jour
comme tu sais
en retrouvant les autres
comme dans un champ
de murmures à peine
comme
l’écho de la première fois
quand on ne parle pas
comme
comme le sourire qui rebondit de comme en comme en descendant le long du texte
Touchée, merci. L’image de fond, prégnante, est cascade dévalant des marches de béton et le texte comme bronze liquide, coulé dans l’enveloppe fuyante, puis décollé comme ici par le mouvement de l’eau. Vous rejoignez simplement ce qui ne s’explique pas
Jolie variation, et les petits mots dans les grands, j’adore !