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Une part de la ville, et la part de l’autre, de l’autre ville, celle dormant sous les méandres en dessous de la vision, une part de la ville rythmée, d’abord de signes élancés qu’un lointain rafiot esquisse longeant une côte, une part de la ville, un port ou un quai, d’où surgissent des monstres, des fantômes, des visions d’apocalypse et de chaos. Qui peut dessiner le chaos saura le nom des choses, mais ce nom s’évapore, se délite, disparait, évite, ne se forme pas. Une part de la ville et une part de l’autre, celui qui arrive en face de ce mirage sans ombre portée, l’ombre portée lui indiquant qu’il arrive aux portes de la ville, car la ville c’est la part de l’autre enfouie en lui-même et l’ombre et la part de sa mort. Les bras de mer inversés comme des pôles affolés ne dictent plus rien. La part de l’océan entre silencieuse dans l’estuaire, l’océan règne son règne terrestre. Les bras pétrifiés de l’estuaire enserrent le langage. La part de lumière s’éteint dans les braises de l’incendie, des arcades de pierre bordent les allées, les carcasses de fer attendent. Les toits s’assemblent, la composition est bercée par le temps.