Le sentiment du soleil, le sentiment du soleil qui traverse les toutes jeunes feuilles d’un vert tendre, le sentiment de la montée du désir de s’emplir de cette verdeur dorée, le sentiment de faire couler en moi le soleil, le sentiment de ce besoin tendu de s’anéantir dans ce soleil qui entre, le sentiment d’offrir mon moi actuel au soleil pour qu’il le nettoie, l’embellisse, en annihile les taches et blessures, le sentiment qu’il saurait caresser ou brûler, le sentiment d’un anéantissement, le sentiment d’un passage vers le néant qu’est la franche lumière ardente, le sentiment de l’ombre légère qui passe fugitive, le sentiment de la chaleur qui s’attiédit, le sentiment des muscles crémés de tendresse tiède, le sentiment des ressentiments en cendre, le sentiment de l’éclosion au monde sans but, le sentiment du bonheur que serait une imbécillité plus grande encore, le sentiment de prudence qui maintient le sourire et la disponibilité vague dans la fraternité du ravi de la crèche, le sentiment de la faiblesse de cet abandon à la frappe des rayons, le sentiment de la barrière qui sépare de la sérénité, le sentiment du besoin de rebondir dans un début de force, le sentiment de creuser la brulure jusqu’à la racine pour renaître peut-être ou ne plus être, le sentiment des autres, le sentiment d’être entraînée vers la nécessité d’un partage de nos faiblesses, le sentiment du vide, du néant que pourrais apporter, le sentiment de chercher dans cette calcination de ma fausse conscience du moi la nudité solide qui se cachait, le sentiment du besoin de remonter dans la lumière vers celle d’autrui, le sentiment du sourire ironique qui vient, l’acceptation de ce qu’il contient de l’ancien moi, le sentiment de l’éternelle et inévitable immersion dans le monde, le sentiment de mon peu d’importance.
Quelle belle immersion dans la lumière — et aussi dans ce qu’elle apporte d’ombres
Le sentiment d’une renaissance…
merci Christophe, merci Perle et surprise 🙂
Que c’est beau et chaud. Merci Brigitte. Après une deuxième lecture, suis allé m’installer au soleil un long moment. Tout est vrai, éblouissant.
sourire