Comme le voile devant des yeux embués comme le soir, une nuit, une fois l’absence tue comme le vent qui frappait et refrappait encore de son rythme lancinant et hypnotique les têtes là où elles touchent au ciel comme une trépanation exhibe les cliquetis des roues aveugles tournant d’autres roues aveugles comme rien n’était ce qu’il donnait à voir aux yeux et la clarté sinistre rinçait tout les contours de la vision comme les arbres poussaient, exclu le sens commun, les racines fouissant dans l’humus noir et à l’autre extrémité les cimes tâtonnant des profondeurs translucides comme il était déjà l’heure d’aller chercher une vitalité nouvelle dans les décombre d’une aube si vite décomposée comme sous l’effet de des soleils obscènes, ils saturaient de leur lumière tout le jour et, le soir, l’obscurité venue, nimbant la lune, ils étendaient autour de tout des voiles ambrés, infranchissables comme la nuit rampait en passager clandestin dans les vapeurs toxiques des consciences démâtés, comme les mots s’ajoutaient, incontinents, aux mots, aux explications, on ratiocinait, on pensait, on creusait, comme on cherche le soulagement en stimulant la démangeaison comme si, comme si en allant bas, toujours plus bas, descendant les degrés de la corporéité, on pourrait atteindre… mais quoi ? Comme en retournant le champ de ses viscères, on cherche à amender sa chair et on en révèle le précipité rouge comme une fleur incarnat en inversion, grenade implosive, musique lactescente mêlée de traînée de pus et de notes grimaçantes de miel comme la boue agissait en révélateur et découvrait des signes anciens, croûtes brunâtres, couvertes de reflets dorés, des alphabets incompréhensibles laissées derrière elles par des civilisations oubliées comme il faut de la hauteur, de l’altitude, de la distance pour en comprendre les incohérences, comme on se retrouve seul avec des autres devant soi à la place de la forme de son reflet comme on vous tape sur l’arrondi de l’épaule et – vous – vous retournant et sentant derrière le rien une densité en suspension comme un faisceau de lumière intense révèle un monde jusqu’ici impalpable de poussières et corpuscules comme un réel dans le réel, le nôtre, mais qui perd en souveraineté comme une main agite un grelot dont la pauvre note se perd dans l’épaisseur du silence comme les sentiers les plus piégeux offrent aux regards l’horizon le plus dégagé et que, déjà, les pieds se perdent dans l’illimité et, déjà, ne foulent plus les sols, en dessous, et oublient les vibrations du chemin comme ils n’ont plus d’ornières et de sillon pour les conduire