Beau comme un paquebot à quai
Beau comme une traversée d’Helsingör à Helsingborg
Beau comme un élan broutant des airelles
Beau comme l’appel du pied pour un fosbury parfait
Belle comme la barre montée à 2,15 m
Beau comme le corps envolé, couché sur l’air
Comme au creux du vallon dort un fantassin bleu taché rouge
Comme l’immobilité d’un rafiot ivre sur un canal oublié des haleurs
Comme un vapocraqueur ronflant haut dans le brouillard
Comme une rue de Birmingham, Leeds ou Roubaix, un soir de finale, bière et corons
Comme « ta robe au vent du soir », chante Trenet
Comme une mélodie qu’on murmure en salle d’op.
Comme un hôpital de campagne où reposent des poilus
Comme la barbe d’un hippy piquée de boutons d’or
Comme un caban sur la dunette du Jauréguiberry
Comme la perfection du rasoir de Luis Bunuel
Comme un cheval agacé par les mouches infatigables
Beaux comme les remorqueurs sur la Seine abattant leur cheminée pour passer les ponts
Beaux comme les nageurs morts en route pour la Voie Lactée
Beaux comme les lierres arrachés aux tombes jumelles d’Auvers s/ Oise
Beaux comme les accords de guitare joués à « La chope des Puces »
Beaux comme les abats roses sur les étals de Barcelone
Beaux comme des bas noirs à la couture imaginée
Beaux comme les bonnets noirs des combattants de l’Ebre
Beaux comme « des reposoirs qui s’apprêtent », chante Trenet.
abats avec bas noirs et Roubaix (« d’un rafiot ivre sur un canal oublié des haleurs ») les lierres arrachés aux tombes jumelles d’Auvers s/ Oise et « la perfection du rasoir » : des beau et comme au rasoir rose et noir
Merveilleux inconscient !
JMG
comme la vie englobée en un bouquet chantant