Tourner autour et tourner avec, tel est l’ impératif de l’homme à la caméra. Prendre la vie sur le vif, c’est apprendre à se rapprocher physiquement et apprendre à s’éloigner aussi. Être tous les points de vue possible, tous les possibles. L’inculture, l’ignorance, la paresse, l’égocentrisme des créateurs de contenus du XXI ème siècle fait peine à voir : ils tiennent dans leurs mains des caméra-oeil magiciennes mais n’ont rien retenu des leçons de Denis Arkadievitch Kaufman. Oubliée, la Kinoks-Révolution, le ciné-oeil. Oublié celui qui choisit de s’appeler toupie qui tourne, Dziga Vertov.
Le notaire l’exige : pièce par pièce, le contenu de chaque pièce, description, estimation. Et joindre les photos, il conseille. Impératif aussi de faire un testament authentique. Amener deux témoins, il dit. Dénombrer les pièces d’abord et n’en plus être. Exercice tordu. Il faudrait être mort déjà pour bien le faire. Et faire le mort, ne plus être là, est une décision difficile à tenir. Et les deux témoins, faut-il encore les trouver.
Solution inédite, moderne, à la mode, sans paperasse, sans formalité : me choisir toupie qui tourne l’inventaire du mobilier, mise en scène de soi pour transmission en vidéo. Tourner dedans, tourner dehors, créer la chaîne de la transmission testamentaire. Le notaire dit non, cela ne le fait pas. Les plateformes hégémoniques sont d’accord avec le notaire, cela ne se fait pas. Pas encore.
oui vis qui tourne, l’essayer, tenter de l’être
ou, guère plus aisé, n’être que fenêtre entre monde du dedans (qui a pivoté depuis dehors pour être dedans selon Calvino et Palomar) et monde du dehors
En fait. j’aime beaucoup votre énoncé en. trois points