Les merles donnent le signal, qu’ils courent comme des rats sur la pelouse, qu’ils chantent cachés dans les buissons ou plus tard perchés au plus haut de l’arbre le plus haut.
Qu’est-ce qui donne vraiment le signal du réveil de la nature ? D’un changement dans la qualité de l’air, d’un allongement des jours. Un merle qui chante transforme le soir en une promesse de légèreté et de douceur. Certains ont passé l’hiver ici, mais ne se montraient pas, d’autres reviennent d’ailleurs. Ils s’affairent à construire un nid, à chercher une compagne et ils chantent. Un oiseau très commun reconnaissable entre tous, Costume noir , bec jaune, sobre, un habitant des haies des villes ou des campagnes, rien de plus banal, il court à terre plus souvent qu’il ne vole, urbain ou campagnard c’est un artiste des parcs et des jardins, puissant, inventif. Plus tard viendront les odeurs des aubépines, des acacias et des iris, l’explosion du vert, le chant des grenouilles et puis les coquelicots. Mais cet oiseau qui chante alors que presque rien ne bouge encore, voilà la pure merveille.
Les merles donnent le signal et transforment le soir en promesse. Urbain ou campagnard, l’artiste des parcs et des jardins invente sa partition puissante . Sobre dans le costume, meilleur coureur à terre qu’il n’est expert en vol, il est sans rival en mélodie. Commun et banal certes, reconnaissable entre tous, cet oiseau qui chante alors que presque rien ne bouge encore, voilà la pure merveille. Un monde sans merle serait un monde sans espoir. Protégeons l’artiste !
Qu’y-a-t-il dans ce chant de si prégnant qui fasse imaginer ce que serait un monde sans lui. Gai, modulé, il s’élève comme le ferait un très jeune soliste pour la première fois sur le devant de la scène, pur, assuré, qui n’empêche pas que l’on tremble pour lui. Il est la promesse qui pourrait ne pas advenir. On ne s’en rend pas compte parce qu’il y a encore des merles partout dans le moindre buisson, dans le moindre espace de terre nue. Si jamais les merles se taisaient dans un monde bétonné, artificialisé, climatisé…
Les merles donnent le signal et transforment le soir en promesse. Cet oiseau qui chante alors que presque rien ne bouge encore, voilà la pure merveille. Comme un tout jeune soliste qui s’avancerait pour la première fois sur le devant de la scène, on tremble pour lui et la puissance de sa virtuosité semble pouvoir se briser à tout instant. Il poursuit, il développe, il ornemente et ne faillira pas. C’est nous qui risquons de ne pas le suivre. Si banal et commun que tout le monde le connaît, que personne ne se soucie de l’artiste des parcs et jardins qui n’a de qualité que son chant. Un monde sans merle serait un monde sans espoir. Protégeons l’artiste !
Qu’entends-tu d’autre dans le chant du merle pour être si soucieuse ? Il écoute, il répond, il appelle. Il n’est pas triste, il est inquiet, il ne veut pas rester seul. Il espère et au fond de toute espérance, il y a le doute. C’est peut-être cela que j’entends. Il dit l’espérance et le doute. Écoutez les merles et protégez les artistes.
Les merles donnent le signal et transforment le soir en promesse. Cet oiseau qui chante alors que presque rien ne bouge encore, voilà la pure merveille. Comme un tout jeune soliste qui s’avancerait pour la première fois sur le devant de la scène, on tremble pour lui et la puissance de sa virtuosité semble pouvoir se briser à tout instant. Il poursuit, il développe, il ornemente et ne faillira pas. C’est nous qui risquons de ne pas le suivre. Il dit l’espérance et le doute. Écoutez les merles et protégez les artistes.
Comme des refrains qui vont s’amplifiant. (J’écouterai le merle encore ) Merci Danièle
Merci Nathalie.https://www.youtube.com/watch?v=5tFhB_2dmhU
Cette réitération du merle qui « dit le doute » et soulève les questions est un bonheur
Merci.
Lu ton texte aux merles de mon jardin : ils confirment. Merci Daniele.
ça c’est cool. Merci.
Ici, ce sont les hirondelles qui donnent le signal, mais plutôt chorales que solistes et plus lève-tard peut-être.