L’été glissait en pente douce, il ne restait qu’une traînée de sa fulgurance, sa lumière attendrie pouvait nous fixer dans les yeux, cotonneuse, elle assourdissait tout, les moteurs des avions hurlaient en silence, la tendresse apaisée de l’automne pouvait advenir
La chaleur de l’été alourdit le corps et l’âme, étirée sur l’herbe tiède, paresseusement langoureuse, un soleil trop chaud rougit ma peau. Vif le bleu du ciel et les éclaboussures solaires troublent ma vue. Les feuilles des arbres assoiffées s’enroulent sur elles-mêmes, les fleurs sèchent sur pied, tandis que les oiseaux s’économisent. Quadrillage blanc du ciel, de toutes ces destinations, recherches éperdues de lots de consolations avant la fin des vacances. Les pelouses desséchées réclament une eau déjà rare. A la pataugeoire les enfants enduits de crème solaire s’égosillent à en perdre la raison, ils s’agglutinent comme un essaim autour du providentiel marchand de glaces et s’éloignent dans un bruit de succion satisfaite. L’été mordant fondra en lui-même, il reprendra son souffle brûlant pour ne laisser qu’une brise caressante, à calmer trop d’ardeurs.
Le soleil trop chaud avait fait le plein de vacanciers à la recherche de souvenirs. La carte en temps réel des déplacements, nous donnaient les pistes à éviter encore. La courbe solaire abandonnant quelques degrés, un calme graduel s’annonçait. C’est la fin de l’été.
Non pas que je n’aime pas l’été, mais il peut être accablant à la fois de bruits, de chaleur et de comportements détonants, comme un sens perdu d’une réalité qui se fuit, une sorte de maladresse à vivre, une idée de la recherche d’un temps retrouvé qui ne se retrouvera plus. Une urgence en somme. Quand l’automne déjà en été, – la fin de l’été selon les chinois est au mois d’août – cligne de l’œil c’est comme un baume régénérant, une tentative harmonieuse à savourer la maturité. Je parle de ce qui a muri, pas nécessairement vieilli. Et puis c’est déjà la promesse de ce qui va se renouveler.
L’automne comme un souffle léger saura apaiser les passions, passer du rouge aux nuances de fauve, réunir ce que nous avions peut-être disperser. Des éphémères étoiles filantes, il nous restera quelques vœux pour notre âme d’enfant et une douceur sans pareille.
Très réussi. Si juste aussi. Sensations éprouvées, alentours observés et les uns et les autres si bien décrits. J’aime beaucoup. Je hais l’été ! lol