Le tableau était faux, la lumière grise de fin de journée, le vent qui agitait les jeunes feuilles vertes, tout cela me trompait, je voyais le printemps, mais le vent chaud qui me frôlait les joues affirmait que l’été était là.
Je réduis à une image et au vent qui me frôle, pourtant l’été est aussi dans les bruits du monde, le chant des oiseaux n’est plus le même, les paroles échangées ne sont plus les mêmes. On ne dit pas les mêmes mots en tee-shirt ou en parka. Peut-être que le présent serait plus juste. L’été nous ramène au présent, aux sensations du corps, aux vibrations de l’instant.
Le tableau est faux, la lumière grise de fin de journée, le vent qui agite les jeunes feuilles vertes, tout cela me trompe, je vois le printemps, mais le vent chaud qui me frôle les joues affirme que l’été est là.
Le présent donne plus de force au verbe, le lecteur ne peut plus douter, on lui impose encore plus une vérité. Il faudrait ajouter peut-être, après chacune de ces affirmations pour trouver un équilibre, un espace où le souvenir de l’été trouverait sa place.
Le tableau est peut-être faux, la lumière grise de fin de journée, le vent qui agite les jeunes feuilles vertes, tout cela me trompe peut-être, je vois le printemps, mais le vent chaud qui me frôle les joues affirme peut-être que l’été est là.
Tous ces doutes sont présents dans la première version, peut-être qu’ils ne sont pas assez visibles. Peut-être qu’écrire c’est affirmer une suite de vérités fragiles, de cette façon on tient la main et l’esprit du lecteur, j’espère que celui-ci, ajoute des peut-être à certaines phrases, et qu’il n’hésite pas à corriger le texte qu’il lit. Les mots mentent toujours un peu.
Pour les vérités fragiles et l’été au présent. Merci.