Les oiseaux du jardin, merles peut-être, se mettent à jaser très tôt, il fait nuit encore.on les entend dans le demi sommeil du matin, c’est inquiétant : il va falloir attaquer la journée tôt, je ne pourrai plus me cacher derrière le jour tardif, la pluie, le ciel triste. C’est un appel à la transparence, fini le confort de l’hiver.
Dans la ville, il y a un jour où ça démarre. Ça vient petit à petit, quelques essais timides, de jupes courtes et lunettes de soleil. Et un jour, comme si tout le monde s’était donné le mot, les terrasses de café sont pleines, les bords du canal envahis de bras nus. Rien ne l’indique mais tous ont compris.
Pour que la phrase donne le sentiment de soudaineté et d’inquiétude, personne ne s’y attendait et pof ! c’est là. Assouplir la phrase, la fluidifier, enlever les virgules.
Quelques-uns le préparaient certainement, d’autres le retardaient. Le confort des jours sombres, le repli sur soi, l’injonction à sortir, à aller vers.
Les oiseaux du jardin jasent très tôt, on les entend dans le demi sommeil du matin. Il va falloir commencer la journée tôt, sortir, c’est une injonction à la transparence, fini le confort de l’hiver.
Il y a eu quelques essais timides de jupes courtes, de lunettes de soleil tellement discrets. Et soudain, les terrasses sont pleines, les bords du canal envahis de bras nus, c’est comme si tout le monde s’était donné le mot, comme si l’information avait circulé dans la nuit : un message codé compris de tous.
Commencer par la surprise et après son explication. Il manque le soleil. L’inquiétude, c’est la mienne, pas forcément celle des lunettes de soleil et jupes courtes mais peut-être. Inquiétude individuelle, libération collective
Les oiseaux du jardin jasent tôt, on les entend dans le demi sommeil du matin. Il va falloir commencer les journées tôt, sortir, répondre à l’injonction de transparence, fini le confort de l’hiver, du légitime repli sur moi.
Les terrasses sont pleines, les bords du canal envahis de bras nus. Il y avait bien eu quelques tentatives de jupes courtes, de lunettes de soleil mais tellement discrètes. Le mot d’ordre a circulé dans la nuit, ce matin le soleil a donné son accord.
Le mot d’ordre a circulé dans la nuit — je prends (merci)
Merci Christophe. Je te le laisse, tu me le rendras ?
je préfère le premier jet, les autres semblent moins légers, plus explicatifs. C’est gracieux ce mouvement d’irruption spontanée de l’été. Jolie lecture.
ou de fin de printemps d’ailleurs plutôt…