Tombant le tombant. Image fixe d’un paysage au ralenti, une paroi rocheuse disparaissant dans les profondeurs noires coiffée d’une lumière balançant ses rayons de par et d’autre, sur l’arête brutale et respire. Quelques anémones dansantes. Une branche de corail vermillon dressée fière comme un étendard. D’un trou sombre, tout juste visible, un oeil calé dans tout l’espace, un vieux poulpe à l’aguet derrière son judas. Brouillard de plancton oscillant sur l’image du tombant, sur le paysage tombant d’un monde qui tombe, d’un monde englouti jusqu’à l’oubli et qui disparaît dans l’obscurité et pleure. Jusqu’à la lumière balancée et salée, avalée et noyée tout au fond du gosier de la mer invisible. Le bruit sourd d’un canot à moteur venu du ciel rappelle que l’homme est indigeste.
Photo de Nicolas Weldingh sur Unsplash
jolie la « lumière balancée et salée »
Merci Jean-Luc pour ce texte dont on ne peut s’évader tant il est envoûtant. Marie