Des branches nues et noires. Des arbres d’hiver, sans feuilles, sans fleurs et sans fruits brouillent le bas de la vue en étendant leurs doigts. Branches traçant des contrastes, épaississant les traits, les esquissant finement, dans un grand brouhaha emmêlant les messages de la lecture d’ensemble. Chacun son écriture, couleurs d’encres différentes, tout en traits saccadés, ou lettres plus arrondies, rebondies dans leurs courbes, ou droites reliées d’angles. Calligraphie des arbres. Le pommier typographe a encore quelques fruits de l’été précèdent pour les mettre sur ses i. Derrière les traits noirs, les nuages blancs en fond secondent la lecture en amenant du contraste. Subtilité des tons, des histoires racontées entre noyers et frênes, de la cime des sapins jusqu’aux crêtes des montagnes. Les points et les accents s’envolent en sifflotant, tout en becs et en plumes, un chant mélodieux, récital amoureux. On distingue un point vif, ventre et capuchon rouge du batteur pic épeiche tambourinant la fin de chaque mesure sifflée par la mésange bleue. Orchestre volatile. Le ciel est un drap clair, juste quelques nuages qui s’étirent et libèrent les lits creux des vallées. Une violente lumière au passage du soleil par-dessus les sommets brûle toute la scène d’un blanc assourdissant