Le feu s’infiltre dans les veines au moment où le ciel décroche de la baie, ne cherche plus à fendre les têtes de bois, la pioche est déjà dans le ventre et le ciel s’abrite sous la rage d’un vautour, étendant ses vastes provisions de sel, couvert de terre rouge, mordant la poussière au pied des cactus. Il va falloir rentrer le bétail, les gens le disent à l’arrivée du sacre du soleil, ce jour de typhon terminal, sordide comme une frayeur à grelots : des bouches agitent le sang chaud des reptiles, en feraient fiel qui glisse d’outre mesure, mais cette sorte de froid glissant d’on ne sait d’où est un autre lieu qui s’imbrique et mord l’oreille. Les renards cavalent à travers leur propre canal de communication, pagaille de cris qui redessinent les routes, rejoignent les masques de chacals, renversent les cloisons de tôles, soufflent la maison de paille des faux petits cochons, tout est tromblon, renversable, tout pousse à travers veine, enflamme et brouille, ne laisse pas de trace, de charbon à charbon comme on se couche à travers soi, pour replier le bruit, de peau à peau le fil électrocute, repousse le bétail prêt à s’enfuir, ça meugle dans les airs saturés de giclade, typhon s’apprêtant à vomir son ardeur cacophonie, typhon de sable et de scories, typhon de braise, hurlements de cloisons broyées, tout va finir de charbon à charbon, tout se désocle, et la musique, le chanvre et le délice, et des vrilles enflées de chlorophylle tombant du nez courant sous les ongles, commencent à ramper le long des murs, puisant dans les accords toute la force lénifiant la démence, la parole des cordes, goutte à goutte, de charbon à charbon, s’allonge à travers ciel, et sans raison aucune – se met à souffler à contresens.
Ce sont les flaques qu’il faudra ramasser demain à mains nues sur le bitume.