Le sentiment de devoir trouver sa place. D’avoir tout fait pour être prêt à repartir, commencer un autre cycle, d’y être prêt, peut-être même l’avoir déjà commencé. Et le mur qui vous arrête vertical, de face tu n’en vois ni le bas ni le haut. L’as tu vu toi ? Sentiment géographique d’une place à trouver d’un lieu où habiter ensemble ne plus se séparer et pourtant il faudra bien si elle aussi veut trouver liberté, vie à elle. Et le mur vertical qui vous oblige à repartir point de départ je veux dire de s’en aller d’aller ailleurs parce qu’ici ce moment-là ce lieu-là est devenu insupportable. Ça a été lieu de vie avec lui ce serait lieu de vie sans lui ? Acer Japonica, l’érable rouge que je lui avais donné il y a 20 ans, le tamaris qui va si bien à côté, campanules, cymbalaires, hémérocalles, viornes, huppes fasciées en perles, une voix d’opéra qui vient de chez le voisin, ce matin c’était une femme, crissement de la cloche japonaise, le vent, quelques gouttes de pluie, J. et M. venues de loin, une repart demain matin, tout comme si ici les places étaient données, trouvées de et pour toute éternité. Il devait aller faire de l’escalade, il avait pris rendez vous. Ces mots pour libérer pour dire quelque chose si nous sommes venus c’est pour ça aussi. Le sentiment de chercher sa place. C’est ma place ici à parler de ça, à tenter d’écrire quelques mots qui ne viennent pas parce que, peut être, ils auraient dû venir avant ou parce qu’il n’y a rien à en dire ? C’est fini c’est tout, je ne ressens aucun vide je ne suis pas plus malheureux, seulement une réflexion sur l’absurdité totale, la vanité obligatoire, sauter ne sert à rien, on est mieux vivant que mort, banalités. Mais le courage qu’il faut de se dire que dans quatre secondes je serai à dix centimètres, quelques millièmes de seconde de la mort, impossible de rembobiner et sauter quand même, le courage. Trouver ma place, pas à votre place, l’empathie c’est tout ce que je peux, je dirai qu’elle suffit.