Et pendant ce temps des tas de lignes d’eau de pluie, des robes à glamourrr à Cannes et à Avignon (on dit pas « à » on dit « en » sinon ça fait prolo), des gilets de sauvetage pour rejouer l’Odyssée entre potes sur des canots depuis la Libye, des collections de coquilles d’escargots qui se vendent aux enchères, des motifs reine des neiges sur les t-shirts à Lidl cette semaine seulement, des bulletins de vote à pilonner mais sans mélanger départementales et régionales, des photos de bouffe sur les comptes instagram, des photos de plage sur les comptes instagram, des photos d’enfant sur les comptes instagram, des tas de vaccins dans des tas de congélos, des tas de brouhahas mécontents dans des parallélépipèdes rectangle plus ou moins grands, mais toujours à peu près de la même hauteur, des tas de sacs dans des sacs, quand j’étais jeune maman j’avais même des tas de sacs dans des tas de sacs dans un grand grand sac, et dans ma tête c’était pareil, des p’tits labyrinthes dans des p’tits labyrinthes dans un grand grand, des tas de chiffres dans des tas d’IBAN FR76 dans des tas de BIC FRPP, des soi-disant faux pistolets dans des salles communales qui tueront bientôt et le personnage et l’acteur, des mots mêlés dans des grilles de lettres dans des revues rouge et jaune, des vêtements entassés par couleur, par matière, par taille et par forme, des sachets de magnets d’animaux par région du globe, des tas de concepts coiffés façon paradigme à la dernière mode, des doudous solitaires abandonnés dans l’espace public par des enfances disparues, des pages dans des tas de livres à désinfecter dans des brouettes, des tas de playlists dans des tas d’applis différentes, d’éphémères boules de glace dans des tas de pot pas éphémères c’est l’été, des tonnes de mamans qui agitent leur derrière pour se faire une place dans des agendas en papier, des post-it et des cadrans, des « tiens-toi droite » qui tassent encore plus, comme des aplatissements saccadés, à coups de pelle de bac à sable.
Top ! Ma mère possède toujours ses tas de sacs dans les grands sacs de sa jeunesse. Je l’y retrouve absolument.
Merci beaucoup, Clément ! Effectivement les tas de sac c’est du vécu pur et dur héhé