#anthologie #02 | La marche du monde

La lumière hypnotique des néons, un haut plafond de lames dessinées pour évoquer l’aérien, peut-être pour faire oublier l’âpreté de la circulation dans les aéroports et rappeler le ciel, des surfaces vitrées où se pose le regard, des distributeurs de boissons, une cage pour fumeur, trois hommes y fument en silence, la moquette bleue de la couleur du Bosphore, des Continuer la lecture#anthologie #02 | La marche du monde

#anthologie #02 | au 7e étage

A gauche de la porte lourde à la peinture vert bouteille, un miroir vertical serait accroché au mur peint en jaune par des attaches rondes en plastique noir. Un peu plus à gauche, un radiateur à bulles blanc crème au premier plan, derrière lequel on verrait un panneau en bois puis, plus à gauche, un réfrigérateur bas blanc au rebord Continuer la lecture#anthologie #02 | au 7e étage

#anthologie #01 | le TGV

Le TGV. Un aller-retour par semaine pendant huit ans. Y repenser maintenant comme à la vie d’une autre. La veille, faire sa valise. Préparer ses vêtements et les mettre dans le salon. Dire au revoir au mari et au bébé. Ces nuits du dimanche au lundi, les mâchoires serrées, être déjà un peu partie, dormir peu et mal. Le matin, Continuer la lecture#anthologie #01 | le TGV

#anthologie #01 | Consulat

Monter l’escalier roulant du métro, station Haliç. Allonger le pas sur le pont aérien au-dessus d’une mer émeraude sous un ciel bleu sans nuages. Tenir fort la bride de mon sac. M’interdire de m’approcher comme je m’interdirai d’approcher du bord d’une falaise de peur que le vide me happe. Être partagée entre l’envie de m’approcher de la rambarde pour prendre Continuer la lecture#anthologie #01 | Consulat

#anthologie #prologue | Grand Almira

Marcher du Grand Almira hôtel au restaurant où le serveur me reconnaît et me salue. Aujourd’hui, avec un grand sourire, il me montre sur la carte le plat que j’ai pris hier. Me réjouir. Dans cette ville de 20 millions d’habitants, un deuxième visage est en train de devenir familier. Le premier est celui de l’agent d’accueil du Grand Almira Continuer la lecture#anthologie #prologue | Grand Almira

#nouvelles boucle 2 | Pancho Lacra et autres figures…

1. Le vieux Ma’alo2. 유명렬 | Yoo Myung Ryul3. Au déjeuner des Robineau4. Pancho Lacra 1. Le vieux Ma’alo Je n’y avais passé qu’une nuit suspendue entre le ciel et l’eau sur un catamaran au port, cassé, immobile depuis des jours. J’avais vue l’eau rougir à cinq heures, j’avais reçu la pluie tiède sur le visage, j’avais eu envie de Continuer la lecture#nouvelles boucle 2 | Pancho Lacra et autres figures…

#nouvelles boucle 1 | Solène Yu

1. Mon lieu2. Libraires3. Peau lisse sur index droit4. Le vieux dictionnaire5. Océan mer 1. Mon lieu Ma bibliothèque tenait dans quelques cartons. Juste assez pour que, jointe au lit, à ma table de travail et à ma chaise, à mon piano, à mes quelques vêtements, mes bibelots et un carton de tableaux, ensemble ils ne dépassent pas le volume Continuer la lecture#nouvelles boucle 1 | Solène Yu

#nouvelles | Emilie Marot | bibliothèque nomade

# 01 | Ma bibliothèque est nomade Ma bibliothèque est nomade. Elle voyage. Se pose un temps. Grossit. Et puis repart. La bibliothèque de Luby Un morceau de ma bibliothèque est en cartons. Celle de mon adolescence, de mes années d’étudiante et de ma première année d’enseignement. Un peu de Vendée, un peu de Nantes, de Rennes, de Paris et Continuer la lecture#nouvelles | Emilie Marot | bibliothèque nomade

#gestes&usages #08 | Si j’atteins la lumière

Je portais ma longue jupe vichy bleue légère faite main, des sandales râpées par la route que je n’attachais jamais, il tenait sa clope serrée entre ses lèvres, son eastpack distendu lui tombait sur les reins, elle était à la mode mexicaine, coupe courte, t-shirt près du corps, legging baskets, maquillée comme un soir de fête. On avait les joues Continuer la lecture#gestes&usages #08 | Si j’atteins la lumière

#voyages #00 | Prologue

J’étais à Eungam, populaire et excentrée. Dans ses troquets on sert du samgyeopsal à de frêles étudiants qui descendent le soju en se frappant le torse, visages fripés.J’étais à Manille où sévit chaque jour l’artifice pétardant des jeepneys-reines.J’étais à Banaue, l’endormie de la cordillère, dont les routes sont rougies du moma craché par mille bouches.J’étais à Campulo qu’un simple virus Continuer la lecture#voyages #00 | Prologue