#40 jours #24 | Ça grésille

Vous les sentez pas ? Elles sont partout ! Partout tout autour de vous les ondes ! Je suis venu pour vous dire. Toi ton téléphone là, des ondes et toi là-bas aussi ! Et là encore ! Elles vous traversent, elles vous transpercent, mais vous sentez rien. Elles, invisibles, inodores, incolores, indolores, invasives, indécelables, insidieuses, elles sont flux. Je suis venu pour vous Continuer la lecture#40 jours #24 | Ça grésille

#40 jours #14bis | Invocation aux oiseaux

« pas tranquille pas tranquille du tout pas normal pas normal cette absence d’eux déjà ce constat de la disparition des moineaux de ton enfance et puis cette année ce retard des hirondelles toujours à les attendre avec leurs trilles sous le toit quoi les a empêchées de revenir d’Afrique et ce soir donc ce constat du grand silence des oiseaux Continuer la lecture#40 jours #14bis | Invocation aux oiseaux

#40jours #15 | Je suis assis dans une pièce

Je me sens mal à l’aise. Je ne sais pas si je devrais le dire, si c’est bien raisonnable de l’avouer. J’entends des voix. Dans la rue, au bureau, à la maison, des voix proches ou lointaines, inconnues ou amicales, peu importe, ce ne sont pas des voix de personnes mortes, je ne les entends dans l’au-delà, non. J’entends des Continuer la lecture#40jours #15 | Je suis assis dans une pièce

dialogue #02 | un archange automatique

J’avance en reculement dans le cloaque — il pourrait mettre plus de lumière. Une lune ronde fait office de luminaire. Murs de basaltes, comme un ciel endurcit, ils scintillent. La boue luit par nappes. Je distingue les corps: hommes, femmes, de tous ages, en toutes tailles. Fétus de chair. Chiens, rats. Et autres choses organiques. Toutes mourantes ou mortes, renversées Continuer la lecturedialogue #02 | un archange automatique

dialogue #01 | didascalie en sous sol

Ils sont face à face lui rouge elle blanche pas hâlée lui sur l’avant dernière marche elle debout avec autour les choses dans le sous sol béton au long soupirail à fenêtre rabattante … Elle ne l’entend pas arriver. Quelques marches de béton à descendre. Il la surprend accroupie tournée vers le grand congélateur coffre où l’on pourrait coucher à Continuer la lecturedialogue #01 | didascalie en sous sol

vers un écrire film #08 | les voix absentes

paragraphe 1 Si j’étais compositrice de musique, je capterais les voix absentes et j’écrirais leurs  silences. Il faut, je le sais par expérience de la  patience. Savoir ne pas vouloir. Errer, accepter de se perdre. Muni d’un enregistreur numérique se rendre dans les nécropoles? Sous la pierre chasser ? Vous ne récolterez que du vent. Un chat-huant. Un chuchotement dévot. Les Continuer la lecturevers un écrire film #08 | les voix absentes

hors-série #impératif | proférations, fragmentation

Profération une, voix de la mère dans la tête du gosse : Va ranger ta chambre. Ramasse tes slips sales sous le lit. Après, viens manger ta soupe. Sois à l’heure sinon, tant pis, tu mangeras froid. Et oublie pas tes devoirs. T’as encore pris des lignes ? Un exercice en plus ? Prends bien garde à toi ! Compte pas t’en tirer comme Continuer la lecturehors-série #impératif | proférations, fragmentation

vers un écrire/film #2/2 | seize heures vingt deux minutes

La main tape le code. Six lettres. Un chiffre. Le message d’erreur s’affiche. La tête se penche, le front heurte l’écran; l’œil se colle ( l’iris mordoré taché de noir brun et l’angiome en forme d’étoile sur le bord gauche près de l’arrête du nez ). Les doigts tapent sur l’écran de la machine, le message d’erreur s’affiche. Les doigts. Continuer la lecturevers un écrire/film #2/2 | seize heures vingt deux minutes

autobiographies #04 | 1992196519831977196920111994

1992 octobre boulevard de Port Royal – une toute petite chambre – jaune – du bout d’un couloir – roulement – charriot – cris comme oisillons – autres voix et café brûlé – quelque chose de féroce – dans le ventre ce n’est pas la faim.  1965 juin Lusignan – porte avec une grande serrure – clé au bout d’une Continuer la lectureautobiographies #04 | 1992196519831977196920111994

autobiographies #06 | Roma Termini

… c’est à quai : suite d’aquariums en lueurs jaunes, numéros de voiture rouges ( ou blancs? ), marchepieds hauts — Rome terminus? c’est là, oui… l’appel dans la nuit d’il y a cinq jours (— Damien? — Si, é morto), qui ouvre la nuit: Paris/Rome/Roma/Parigi… c’est monter sans bagage, juste un sac de nylon (brosse à dent, à cheveux, un Continuer la lectureautobiographies #06 | Roma Termini