#anthologie #18 | A la recherche du regard perdu

Combler le vide – J’observe les gens qui mitraillent le réel avec leur téléphone ou leur appareil photo dernier cri, qui accumulent, leur regard est filtré, la présence est absence, l’écran fait office de spectateur. Le monde devient spectacle et chacun veut en garder un témoignage subjectif. Combler le vide de son incapacité à être présent au monde, de sa Continuer la lecture#anthologie #18 | A la recherche du regard perdu

#anthologie #04 | Sereiner

  1. Une tête d’humain sur le bord de la route. J’ai du  lire le passage, mais je ne m’en souviens pas. Je sais que Denton l’a vu, enfant, en se baladant sur une île près de Shangaï, donc on va dire à peu près dans les années 20. Une tête, une île, et un enfant.
  2. L’île atlantique, un titre, un auteur, un livre. Pas lu. Pas encore. Attendre encore. Un peu.
  3. Naitre sur un continent tout en étant fille d’ilienne, au moins pour moitié. Combien d’inconnues ? cela fait-il de l’enfant une ilienne au quart ? et qu’est ce que les trois quarts restants ?
  4. Grandir avec un œil et demi, perdre petit à petit le demi qu’il manque à la fin. Le récupérer par moments, rares. Pas complètement, jamais.
  5. Percer et voir. Même dans le noir. Surtout dans le noir du demi qui manque. Jusqu’au trois quarts. Et accepter de ne jamais pouvoir mettre la main sûre « la quantité négligeable » de l’équation qui l’inclut et l’exclut en même temps, en un même compte, en un même mouvement. Là. Sereiner.

#été2023 #14 | L’estran aux jumelles

Jumelles et appareil photo avec 400mm. C’est ce que tu as mis dans ton sac à dos. La longue vue et le trépied t’auraient permis de fouiller mieux, inspecter, détailler plus précisément, et sans risque de bouger grâce au le trépied. Mais aujourd’hui, tu veux de la mobilité, de la souplesse, du flexible. Du portable. Tu ne vas pas t’asseoir, Continuer la lecture#été2023 #14 | L’estran aux jumelles

#comme | je te vois comme une ombre fugitive

Je te VOIS comme une ombre fugitive, Je te vois COMME, à peine esquissé, Je te vois comme une silhouette longiligne, Je te vois comme ébauche de futurs encore ignorés. Je te VOIS comme un passé qui hoquète, Je te vois COMME retenu par d’invisibles fils d’une proie tapie aux aguets, Je te vois comme enfant découvrant la vie, Je Continuer la lecture#comme | je te vois comme une ombre fugitive

se donner plus de chance

VOIR le corps qui s’arrache péniblement au fauteuil et descend le petit escalier, marche dans l’allée du jardin VOIR le corps de vieil homme, le corps usé, le corps voûté avec des mains larges et calleuses de travailleur infatigable (pour ça il a été courageux et n’a jamais compté ses heures), le corps qui se débat avec de nouvelles difficultés Continuer la lecturese donner plus de chance