#boost #10 | la terre avale nos rêves inachevés

Aller ! Où vont nos pensées les plus faibles…  je crois qu’elles s’accrochent aux murs des maisons anciennes, aux pins parasols, je crois qu’elles se confient aux fleurs tendres et graciles. Et quand elles ont pris un peu d’assurance elles nous reviennent. Aller ! Où vont nos ombres qui tracent sur la terre des lignes muettes, et nos jambes pressées Continuer la lecture #boost #10 | la terre avale nos rêves inachevés

#anthologie #39 | à peine rien

Avancer à rebours, ramener à la mémoire. Collecter, pas collectionner. Des albums de photographies ont survécu à d’autres vies que la mienne, legs involontaire avec images qui font retour : elle sur les marches de bois de la maison de bois à Quincy en Floride, lui étendant les bras quelque part au Congo et l’insupportable arrogance de son geste ; Continuer la lecture #anthologie #39 | à peine rien

#anthologie #20 | celle qui dépasse

C’est une photographie de groupe. Tu te trouves au dernier rang comme sont les grands :  « W. mais il a une tête en trop »dira cinquante-cinq ans plus tard ce médecin Polonais dans le documentaire.Cette photographie je l’ai toujours connue, elle dépassait de la poche intérieure de la mallette que tu trimbalais avec toi dans les studios de cinéma ; et quand tu changeais Continuer la lecture #anthologie #20 | celle qui dépasse

#voyages #10 | un mur de briques

Elle ne connait que le numéro et le nom de la rue. Elle parle d’un mur de briques. On lui montre une rue sur l’écran avec le même nom et le même numéro. Un général célèbre, elle dit : mon père écoutait la voix. Alors on lui montre une photographie du général. Elle ne reconnait pas. Elle voudrait entendre la voix on Continuer la lecture #voyages #10 | un mur de briques

#visage

Ce serait une ampoule avec la dualité de l’ampoule ; allumée, on aperçoit une aura qui dépasse de l’abat-jour ; éteinte, on passe à côté, rien à dire, c’est terne, un peu poussiéreux. On peut la secouer cependant, elle n’a pas de grelot et les filaments sont bien accrochés. Petits yeux énigmatiques empruntés à une autre espèce, peut être un poisson pêché Continuer la lecture #visage

personnages#1, Edmond Jabès, « à nul moment je n’ai décrit votre visage »

Son visage c’est son cri. Il crie sans bruit son visage. Son visage tordu, sa souffrance. Cette peur qu’on avait qu’il explose son visage avec toute cette douleur qu’elle lançait depuis tout au fond d’elle. On l’aurait voulu comme une libération ce cri muet, mais non, comme un poignard qui lui ravageait la gueule. … — Tu te souviens la première Continuer la lecture personnages#1, Edmond Jabès, « à nul moment je n’ai décrit votre visage »