40 jours – #07 | chaque visage un trait

Des yeux d’ombre creusés dans les orbites sur un visage diaphane, centenaire, coincé dans l’angle du mur, un visage tourné vers le couloir où les pas débusquent le silence | à contre-jour la main droite qui porte vers une bouche lointaine, inaccessible, un verre d’eau et le profil bourru se réveille, ses traits s’agitent, seul le regard reste perdu | Continuer la lecture40 jours – #07 | chaque visage un trait

#photofictions #07 | pour ton portrait

L’été la boite noire se fait voûte, tu shootes autant dehors que dedans. Juillet. Là ce sera dedans à seize heures pour ces portraits qu’on t’a commandé: les gens de l’ombre, scénographes, éclairagistes…. Tu es venu par les Baux sur ta moto, la même qui te tuera deux ans plus tard. Tu seras mort sur une voie rapide du côté Continuer la lecture#photofictions #07 | pour ton portrait

#photofictions #04 | disparaître

c’est un dispositif (une supercherie) sur un podium à environ quarante centimètres du sol devant un rideau de velours elle est assise le buste impeccablement droit la poitrine affleure sous l’imprimé au motif de damier disposé obliquement l’épaule gauche penche plus que l’autre et la main celle de gauche semble aussi plus petite les bras reposent sur les accoudoirs d’un Continuer la lecture#photofictions #04 | disparaître

#photofictions #03 | NanGoldin | menthe à l’eau

en fait pas grand-chose dans l’image sinon la couleur de la table, le rouge Badoit, la menthe à l’eau | sinon la joie que tu ressentais à ce moment-là | presque rien dans l’image sinon la joie chez toi en toi, sinon l’histoire derrière le sourire le même sourire que tu as depuis toujours | toi et moi nées la Continuer la lecture#photofictions #03 | NanGoldin | menthe à l’eau

#photofictions#03(1) | portrait

Tu me demandes de m’asseoir dans la lumière de ce fauteuil au sud du jardin du coté des enfants — dire encore les enfants à l’âge qu’ils ont, le dire : que tu as tirés dehors et tout le sang— dans la lumière —les vivants et les morts— qui éclabousse le houx, les bambous… les roses desséchées; la lumière ce soir Continuer la lecture#photofictions#03(1) | portrait

#photofictions #02 |choses mêmes

Les fils autour de l’ampoule, d’anciens fils électriques, trois en deux couleurs, là où la vigne s’arrime au mur (lueur scialytique de l’ampoule halogène qui éclaire à minuit l’auvent du jardin). Le clou du mur de briques, rouillé à tête plate; un tortillon de vigne ou de fer resté accroché au clou, il rouille lui aussi: ce fil à linge Continuer la lecture#photofictions #02 |choses mêmes

#40jours #40 | Chemins ( possibles)

Etape 1 – promenades dans les textes 40 jours ou 40 nuits. Villes rues. Du noir. Du blanc. Et des images couleur. Des photographies (nettes/floues). Des visages. Des prénoms. Des trous: de mur/terre/visage/chantier/guerre. Fosses, tranchées, caves. Terrasses, toits.Des villes. Quelques peintres et quelques tableaux. Et Parfois ça ressemblait à un pèlerinage. Trop d’effets: répétition, truc, triche ( mettre de la Continuer la lecture#40jours #40 | Chemins ( possibles)

#40jours #double | Elle s’approcha et dit qu’elle était lui

Elle est dans cette chambre, elle ou lui qu’importe. Dans cette chambre elle ne dort pas, ni lui. Il avait trouvé un crâne dans la rue, elle ou lui qu’importe, et personne ne l’avait cru. Je sais que c’est fini. Le jour s’attarde encore un peu. À une centaine de mètres, devant moi, derrière cette fenêtre est-ce encore le jour Continuer la lecture#40jours #double | Elle s’approcha et dit qu’elle était lui

#40jours #30 | Earl William Holt ( tu feras des photos invisibles)

Tu nais en Amérique un 29 juillet 1892. Tu meurs le 6 janvier 1930 d’une hémorragie cérébrale à l’Hôpital civil d’Ixelles: 61 rue du cygne en Belgique. Tu as 37 ans et 5 mois. Le sang envahit ta tête. « decedent was indigent at the time of is death and left nothing but a few warm clothes » Tu laisses quelques vêtements Continuer la lecture#40jours #30 | Earl William Holt ( tu feras des photos invisibles)

#40jours #16 | anachronique

Laure s’est endormie. Je me souviens du mauvais papier de ce carnet acheté dans un bazar à Paris, ses pages coquille d’œuf quadrillées de lignes presque  invisibles. Stries rouges. Ce carnet je l’ai glissé  dans le grand sac à dos il y a trois jours en partant. Il fait 40 degrés. Un jour blanc perce le volet; je peins une Continuer la lecture#40jours #16 | anachronique