#40jours # 38 | Qui donc pour…

Il s’agit là d’une frontière bizarre, un tout petit endroit enclavé dans une ville ordinaire, pas de barbelés de chicanes de murs en béton. Elle est invisible mais sûr qu’elle est là, délimitée par je ne sais quelle autorité non dite mais effective. Un endroit où la porte est fermée à clé à 18 heure jusqu’au lendemain matin, heure de Continuer la lecture#40jours # 38 | Qui donc pour…

#40jours #38 | En nous

Je marche dans la rue. J’observe avec attention tous les lieux traversés. Un ensemble de strates qui se superposent ou s’effacent de ces lieux de la ville. Et c’est l’impression d’un palimpseste qui s’impose. Nous voyons tout en noir et blanc. Cette ligne entre deux plaques de goudrons, cette barrière qui interdit le passage dans cette allée pour cause de Continuer la lecture#40jours #38 | En nous

#40jours #double | le locataire

Face un pan de mur. Court. Petit dégagement. Rompu par un couloir. Creusé. Placard mural portes coulissantes. Grand. Pratique. Porte palière. Tout ça dans le blanc cassé. Lustre boule japonaise. Linoléum crème moucheté. Avec un trou. Déchirure ronde aux bords ourlés. Porte de la salle. Le locataire se voit trier des livres. Dans des cartons. Il s’agit des œuvres d’André Continuer la lecture#40jours #double | le locataire

#40jours #38 | limites confuses

Pas un quartier. Limites. Un peu floues. Pas le même quartier. Pour tout le monde. Frontières mentales. Frontières imaginaires. Belleville. Un lieu. Pas un quartier. Chacun. Ses limites. Personnelles. Psychogéographiques. À partir de quand. Changer d’ambiance. Ne plus. S’y retrouver. À partir de quelle rue. De quelle maison. De quel tournant. Ce n’est plus l’espace. Ça se sent. Tellement. Partir. Continuer la lecture#40jours #38 | limites confuses

#40 jours #37 | Au pont

Pourquoi ? Pourquoi remuer ça encore ? Pourquoi ne pas tourner la page comme les autres ? Ils ont dit on oubliera pas, impossible, jamais, mais continuer à vivre, à survivre. Pour toi, non. Tu sais exactement où. Ils t’ont indiqué, montré. Au début, avec un bouquet ou une fleur de ses préférées et puis, ces regards sur toi, leurs regards d’eux dégoulinants Continuer la lecture#40 jours #37 | Au pont

#40jours #37 | retours-fantômes

À Paris. Chaque retour. Filer flâner. Quartier Saint-Merri. Quartier disparu. Respirer. Les murailles. Forme. Trapue. Église. Une demi-heure. Une heure. Plus rien. Si peu. À voir. Être. Dans l’esprit. La spiritualité. Vieux Paris. Lambeaux. Traîne. Fantomatique. Accrochée. Impressions. Fugaces. De vie. Vieilles pierres. Parlant. Reliquats. Déclassés. Bandits. Boire un verre. Café. Années cinquante. Repartir. Puissance. Marchandise. Recouvre. Tout. Fuir. Remonter. Continuer la lecture#40jours #37 | retours-fantômes

#40jours #36 | Une voix intérieure

Je traverse l’étendue déserte du cimetière à cette heure matinale, les ruelles pavées entre lesquelles poussent en désordre des touffes d’herbe au printemps, où les feuilles s’entassent sur les trottoirs en automne, forçant les cantonniers du cimetière à les regrouper en tas pour en faciliter le ramassage ultérieur avec leur camionnette. Pyramides éphémères qui résistent assez bien au vent quand Continuer la lecture#40jours #36 | Une voix intérieure

#40jours #36 | fragments de morts

Marjory Claudine. Blanchisseuse. Maintenant. On blanchit. Encore. Lavoir. Née. Rue Jouye-Rouve. Classe. Des femmes. Qui chantent. Courage. Flaques. Linges. Vapeurs. Contremaîtresse. Repasser. Plier. Emballer. Secouer. Ici. Suaire. Bien tendu. Pierre blanche. Cimetière de Belleville. Allée quatre. Division quatre. Droucet Michel. Terrassier. Maintenant. On terrasse. Encore. Aurores. Lire. Labeur. Colline. Bas. Né. Rue Dénoyez. Camion. Rues. Pioches. Équipe. Dégager. Tuyaux. Câbles. Continuer la lecture#40jours #36 | fragments de morts

#40 jours #35 | depuis les poubelles jusqu’à Homère

Depuis 1964, elle a beaucoup changé. Les poubelles noires au milieu de la rue, les façades ternes, mais on dirait chez Zola. Oui depuis elle a beaucoup bougé, mais certains  partent dans les communes proches,  —non mais on n’est plus chez nous — Cosmopolite elle est devenue et les rues s’embellissent, les places deviennent des parking des maisons de ville Continuer la lecture#40 jours #35 | depuis les poubelles jusqu’à Homère

#40jours #27 | Modiano

Pourquoi es-tu installé ici ? Pourquoi dans ce bar, mais près tout pourquoi pas ? Je viens d’arriver, il est treize heures, es-tu là depuis longtemps ? As-tu déjeuné ici ? Est-ce la première fois que tu viens dans ce bar ? Ou es-tu un habitué ? Est-ce que tu habites le quartier ? Peut-être travailles-tu dans le quartier ? Peut-être les deux ? Pourquoi es-tu vêtu de noir ? Continuer la lecture#40jours #27 | Modiano