#anthologie #12 | aux abords

Je n’ai connu aucune ville quand j’étais petit garçon, les villes liées à mon histoire avaient été détruites, elles avaient la couleur de la poussière et du béton broyé. Plus de maisons identifiables, de grands bâtiments en voie d’écroulement, monceaux de gravats noyant les chaussées explosées par les bombes. Ma petite ville de naissance ne ressemblait plus à ce que Continuer la lecture#anthologie #12 | aux abords

#anthologie #06 | échos

Je suis moi par décomposition comme une piscine vide qui se souvient de celle qui nageait et volait, comme la pensée d’une trace de pas mouillé. Comme les gorges creusées par la rivière ouvertes aux vents qui la traversent, comme la brindille perdue qui s’affole. Comme une oasis dans un désert qui aurait perdu sa magie, engloutie par le sable, Continuer la lecture#anthologie #06 | échos

#anthologie | lieu de transit

# 0 – Prologue # 1 – Infinitif # 2 – La nef # 3 – La bonbonne d’eau # 4 – Habiter # 5 – Pousser le corps devant soi # 6 – Seule # 7 – Lumière # 8 – Paradis perdu # 9 – Coup de tête # 10 – Seul # 11 – Un retour dans Continuer la lecture#anthologie | lieu de transit

Construire une ville avec des mots # 1

Il revient. Il avait oublié, mais, seulement un angle, un bloc du bâtiment en face lui suffit, il semble qu’il a tout le reste sur bout du souvenir. En bas ? dans la rue, il regarde autour, un seul mouvement de son corps et il retrouve le souvenir du pas qu’il avait dans cette rue. En marchant, les muscles lui délivrent Continuer la lectureConstruire une ville avec des mots # 1

#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes (traces, oublis, fables)

table des chapitres 1, de l’art de ranger ses livres 2, histoire de mes librairies3, inventaire de choses perdues4 le livre dans sa matérialité 5/4 – Cortázar quatre stations 5/4 – Cortázar quatre stations « Disparu du film de cette terre », écrit Michaux (c’est toujours un brouillon) Il a dit : Prends-le, je te le donne et il a ajouté, Michaux ne Continuer la lecture#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes (traces, oublis, fables)

#gestes&usages#08 | Il arrive en frappant

Les wagons désertés continuent à assurer la circulation d’un point A à un point B, à traverser les gares de banlieues, à s’arrêter sur des quais où dans l’ombre sous l’auvent, attendent quelques demeurés, c’est dimanche en août, sans doute comme ça qu’il est monté, qu’il arrive en frappant les sièges de la rame presque vide avec son cran d’arrêt, Continuer la lecture#gestes&usages#08 | Il arrive en frappant

#gestes&usages #03 | Même jour, même heure, même genre ?

J’emprunte le même chemin du lundi au vendredi toujours à la même heure, je presse le pas car je ne suis jamais en avance. Je passe devant ce portail où le chien aboie, il me fait sortir de mes songes et je reviens à la réalité, « je pourrais tout de même partir plus tôt ! ça m’éviterait de courir… ». Toujours la Continuer la lecture#gestes&usages #03 | Même jour, même heure, même genre ?

#enfances #3 I gambader

Gambader. Ni marcher, trop lent, ni courir, trop simple, gambader. Gambader, presque voler. S’envoler. Jambe droite en avant, la gauche en même temps, décoller. Ivresse. Rien n’empêche d’étendre les bras, ou de poser les mains sur la taille. Gambader comme on danse. Je vais retrouver mon amie. Elle habite au bout de la rue. Toute la rue nous sépare. Vite, Continuer la lecture#enfances #3 I gambader

##été2023 #08bis | le noir tremble

L’encre luit au creux de la pierre. D’un noir brillant qu’un rayon oblique vient aveugler. Le pinceau s’y abreuve. La porte d’entrée entrouverte, il suffit de la pousser un peu. Il reste quelques secondes immobile dans la pénombre sous le souffle du grand ventilateur. Une goutte s’échappe du pinceau gorgé d’encre. Continuer la lecture##été2023 #08bis | le noir tremble

#été2023 #09 | une traverse

C’est déjà l’été, à la sortie du collège une traverse en descente, tu ne sais pas ce qui t’a attirée la première fois, peut-être suivais tu quelqu’un. Peut-être la fillette dont tu jalouses les nattes et sandales dorées, dont tu rêves secrètement de devenir l’amie. Ou l’ombre promise sous les voûtes, l’impression d’échapper au monde, le risque de te perdre. Continuer la lecture#été2023 #09 | une traverse