personnages#12 Valère Novarina, « autobiographie aux noms propres »

À la Z.U.P, ce mur crépi de gros grumeaux, blancs, gris et râpeux. Jeanne Labourbe et ses agrès métalliques sur goudron noir. Dans la cour de la ferme d’André, ce jeune tilleul aux branches comme des bras et la boule de son feuillage comme tête de sombre. Chez Jean le Géant, la haute porte sombre de l’ancien relais de poste Continuer la lecturepersonnages#12 Valère Novarina, « autobiographie aux noms propres »

De bronze… De poussière… De pistache… De bakélite… (Ville)

­Sur le parvis de l’église Notre-Dame, à la sortie de la messe, chaque coup de cloche me frappait le crâne, et mon esprit s’enivrait dans les harmoniques vibrant comme la lumière au-dessus des dalles trop blanches de cette place coincée entre une rue, un carrefour et un boulevard large et menaçant, martial même dans ma vision d’enfant qui, confondant deux Continuer la lectureDe bronze… De poussière… De pistache… De bakélite… (Ville)

Une aubaine pour les oiseaux

Le monde s’est arrêté, elle en a eu la sensation brusque au réveil, peut être que c’est ce qui l’a réveillée, une alarme silencieuse à l’aube. Ses yeux errent dans la chambre à la recherche d’une présence qui la rassurerait, dans les photographies accrochées sur les murs, dans les vêtement accumulés au pied du lit, dans le pli des rideaux. Continuer la lectureUne aubaine pour les oiseaux

un été, un automne

Ovale, presque rond, il tient parfaitement dans la main. Surface rugueuse, granuleuse mais dure du granit dont il est fait. Couleur dominante claire mais ponctuée de petits grains noirs et gris qui lui donnent parfois en pleine lumière un aspect verdâtre. C’est un galet. 27 septembre 2008 — Temps de l’écriture qu’on s’impose, qu’on devrait s’imposer avec encore plus de rigueur. Continuer la lectureun été, un automne

# interstice I

Les lignes de la ville à filer tout autour, tout en dessous, tout au-dessus. Bandes blanches ou jaunes sautillent sur l’asphalte dans leur course avec les câbles aériens qui fusent, croisent les surfaces plates des panneaux rectangles blancs, bleus, verts ou oranges. Le staccato des lampadaires et des péages. Le bloc masse bleu sombre file sur le côté. Gratte-ciel rectangles Continuer la lecture# interstice I

Voix

      Masses des tours verticales dressées comme de gigantesques stylos dessinant à la surface de la Terre leurs silhouettes de gratte-ciel pointus comme les pics d’une chaîne de montagnes, vision d’aigle, vue panoramique à couper le souffle, la ville ancienne, à la base du quartier d’affaires, est à peine visible sous forme de minuscules parcelles pas plus grosses qu’un pixel. Continuer la lectureVoix

Ouvertures

      Trains en gare files de wagons rangées de fenêtres où se penchent les voyageurs suites d’images brouillées par la vitesse la vie défile les jours se traversent comme le paysage et la nuit veilleur où en est la nuit la nuit dense la nuit profonde quand le voyage doit durer jusqu’au bout de la nuit et que de faibles Continuer la lectureOuvertures

exploration des limites

Trou : paraît sans fond au premier abord, masse de matières indistinctes avec sur les flancs des indices de présence de tiges métalliques (coupantes, dangereuses), impression de tressage complexe qui s’amplifie encore à s’approcher des barrières rayées rouge et blanc interdisant l’accès, bien possible qu’il y ait des rats ou d’autres genre d’animaux qui s’engouffrent dans la canalisation fracturée bientôt visible Continuer la lectureexploration des limites

Hors sol

     Des pas résonnent sur les pavés luisants de pluie, reflets des réverbères, lueurs étranges, feux follets allumés dans la chambre noire de la mémoire, bribes de souvenirs, la vie s’apprend dans les rues de la ville, le nez en l’air mais l’horizon n’est pas vaste, le regard est sans cesse ramené au ras du sol, des mondes se côtoient, Continuer la lectureHors sol