#40 jours #02 | La nuit monte par l’est

Depuis le sommet de ses montagnes, le gros œil balaye l’horizon. La nuit monte par l’est, le jour sombre à l’ouest. D’énormes cachalots nagent vers l’estuaire. Sur la lande loin des villages, des petits groupes serpentent à la lueur de leurs torches. Au bord d’un étang, une femme est assise, elle tourne le dos à ce qui sort des grands Continuer la lecture#40 jours #02 | La nuit monte par l’est

#40jours #01 | Sam’s café

Parmi les voyageurs, qui ne connaît le zèbre de la gare du Midi ? L’aphorisme bien connu « L’habit ne fait pas le moine » prend ici tout son sens. En effet, parler de zèbre est méconnaître l’équidé qui accueille ou dit au revoir aux voyageurs (mais pas que des voyageurs, aussi des amis de Tiers Livre). Il s’agit en réalité d’un cheval Continuer la lecture#40jours #01 | Sam’s café

#40jours #01 | chez Nathalie

La clé triangulaire ouvre la porte d’entrée de son immeuble tandis que l’autre donne accès à son appartement. La toute petite clé est pour la boîte aux lettres au rez-de-chaussée ; elle possède son propre anneau, contrairement aux deux premières. La clé de la Citroën aussi a le sien : quatre clés pour trois anneaux, donc, reliées à un porte-clé passablement volumineux Continuer la lecture#40jours #01 | chez Nathalie

#40jours #01 | tout commence par la fin

Rien. Ne pas savoir où ni quand. Du noir, une lumière s’échappe incertaine, hérissée et granuleuse, sur la joue le picotement de l’herbe aux senteurs tenaces qui contrastent avec l’âpreté de la poussière. Bribes de sensations confuses, à même le sol. Le froid dévore la sensation, l’efface. Trouble de ne rien sentir. Le visage collé contre le sol, tu fixes Continuer la lecture#40jours #01 | tout commence par la fin

#40jours #01 | Satellite of love

La tête penchée sur l’écran du téléphone il vise, sa flèche frôle la fleur de prunier et va se ficher dans le tronc, raté, une fois de trop, l’écran clignote, il redescend au niveau deux, va falloir tout recommencer, putain de jeu, il fait quelques pas sur l’allée, le Gardien sort de l’échoppe de l’oiseleur, l’aperçoit plus loin, ce gosse Continuer la lecture#40jours #01 | Satellite of love

#40jours # prologue | le carnet aux mille roses

Le carnet aux mille roses

Basile, l’utopiste, surnommé également Nez dans les étoiles – mieux que dans les nuages ou dans la lune tomba par hasard sur le carnet à la belle couverture aux mille roses. Les larmes lui montèrent aux yeux et il se souvient que son grand-père le lui avait offert pour ses dix ans. Il tourna les pages et se souvint.. La Continuer la lecture#40jours # prologue | le carnet aux mille roses

#40 jours #01 Zoom arrière / Écoutille

L’écoutille centrale de l’arrière de Beaubourg. Blanche. Inutile apparemment. Un enchevêtrement de tenseurs métalliques. Couleurs. Primaires. Bleu. Rouge. Les autres écoutilles. Alignées. Quatre. Cinq. Plus. Par groupes et de tailles diverses. Le trottoir. Encombré de passants. Des vélos garés. Des poussettes. En mouvement. Un système de feux rouges. des passages cloutés. Un grand bout de la façade arrière de Beaubourg. Continuer la lecture#40 jours #01 Zoom arrière / Écoutille

#40 jours #01 | Le gros œil

L’œil luisant d’un hippopotame qui macère dans le glauque de sa cage, ménagerie d’un cirque rouge et jaune sur la place au milieu des immeubles voûtés, point sombre à la périphérie de ma ville, autour, en auréoles, les champs de bataille et de grandes cultures sillonnés de rivières, ponctués du marron des étangs et des grands bois, lacérés par le Continuer la lecture#40 jours #01 | Le gros œil

#40 jours #prologue | Lieux sombres de ma ville.

Sous ma ville, cette autre ville, une autre ville grouillante de l’humidité, de la nuit et des odeurs que nos corps y déversent, pour chacun de nous au-dessus, deux ou trois en dessous, on dit qu’un jour ils sortiront, avec leur reine, pour nous soumettre : la ville des Rats. Une grotte perdue au fond d’une cave, des traces d’entailles disent Continuer la lecture#40 jours #prologue | Lieux sombres de ma ville.

#40jours #prologue | porosité

A mesure qu’approche la date du déménagement qui me fera quitter cette ville tant aimée, mes nuits d’insomnie mêlent tous les lieux qui m’ont façonnée. Restent des pissenlits qui insistent pour sortir la tête d’entre deux pavés, rue du Viaduc à Ixelles, des petites souris dans des greniers d’immeubles criblés de routes invisibles aux humains à Jette, 3ème étage d’un Continuer la lecture#40jours #prologue | porosité