#40jours #04 | balade au parc

Linoléum. Crème. Moucheté. Un accroc. Bords retournés. Contourner. Tapis. Épais noir et moelleux. Pas aspiré. Linoléum. Barre de seuil. Cuivre. Paillasson râpé. En partie brûlé. Linoléum. Noir. Grandes dalles. Marbrures grises et blanches. Traverser. Seuil de l’ascenseur. Aluminium strié. Enjamber. Linoléum. Blanc cassé. Sale. Une flaque. Éviter. Descente. Soubresaut. Arrêt. Seuil. Aluminium strié. Carrelage trente-trente. Blanc. Joints creusés. Grandes taches. Continuer la lecture#40jours #04 | balade au parc

#40jours #03 | Balzac

La rue Balzac, dans le 8e entre l’avenue des Champs-Elysées et la rue du Faubourg Saint-Honoré1. Dans le bas de la rue, le cinéma Le Balzac et plus haut, sur le coin à droite après la rue Lord Byron, l’hôtel Balzac (plus loin encore, avenue de Friedland, une brasserie et un tabac Le Balzac), mais ne digressons pas, revenons à Continuer la lecture#40jours #03 | Balzac

#40jours #03 | L’invention d’Adolfo Bioy Casares

Adolfo Bioy Casares : Las Heras, Province de Mendoza, Argentine Ni rue, ni avenue, ni passage, ni ruelle, simplement le nom de l’auteur sur le plan de la ville : Adolfo Bioy Casares. La route est partagée en deux par une contre-allée de terre sèche sur laquelle l’herbe ne parvient pas à pousser, quelques arbres chétifs et le tronc d’un Continuer la lecture#40jours #03 | L’invention d’Adolfo Bioy Casares

#40jours #2 | L’immeuble d’en face

Une salle de réunion en sous-sol, elle passe devant tous les jours, parfois deux fois par jour et elle ne peut s’empêcher de regarder à l’intérieur ; quelques personnes autour de la table ovale avec leur portable; parfois la salle est remplie, quelqu’un debout, télécommande à la main, donne des explications liées au PowerPoint qui défile sur l’écran rétractable ; certains l’écoutent Continuer la lecture#40jours #2 | L’immeuble d’en face

#40 jours #03 | trois fois Belleville

55, rue des Couronnes, ParisLe parc de Belleville. Hors champ.  Trottoir. Boîte de kebab. Ouverte. À l’envers. Jetée. Un arbre et son rond au pied. Grille. Envahie par des herbes folles.  De l’autre côté du trottoir. Une balustrade. Pas haute. Coupée par un petit escalier. Qui descend. Quelques marches. À droite de l’escalier. La balustrade est accompagnée. Une haie. Assez Continuer la lecture#40 jours #03 | trois fois Belleville

#40 jours #03 | Trois fois John Wayne

John Wayne Street, Las Vegas, Nevada. Une courte et large impasse écrasée par la chaleur bleue, presque blanche, du printemps 2018. Le goudron se fissure, les voitures sont puissantes, les maisons modernes couleurs sables, sont cossues. Derrière leurs murs, de petits arbres dépassent. Au fond, on distingue un îlot de verdure et une voiture garée sous un panneau « No Parking Continuer la lecture#40 jours #03 | Trois fois John Wayne

#40jours #02 | Voir sans être vu

La fenêtre de l’appartement est un écran. Tu as toujours été attiré par les écrans. Dans les appartements dans lesquels tu as vécu, tu as toujours recherché, privilégié la vue. Vue sur la mer, sur un petit jardin, une prairie, des collines, une baie, vue sur l’horizon, vue sur la ville. Et dans la ville c’est le vis-à-vis qui t’attirait Continuer la lecture#40jours #02 | Voir sans être vu

# 40 jours # 02 / HLM rue Piat

Cinquième étage droite. Cuisine aménagée personnes handicapées. Larges proportions. Buffet contre le mur du fond. Longue table au centre. Cinq chaises dépareillées. Un fauteuil roulant. Garçon tétraplégique. Bol posé sur la table. Jeune fille. Penchée. Porte la cuillère. La bouche du garçon. Qui tourne la tête. Semble rire. En appui sur le buffet. Le père. Triste. Hall d’entrée. Centre. Carrelage Continuer la lecture# 40 jours # 02 / HLM rue Piat

#40jours#01#Zoomarrière| Un chat, un homme et un banc à Istanbul

Un miaulement timide, des oreilles pointues, des yeux verts. C’était un chat parmi les innombrables autres chats qui non seulement occupent mais règnent sur Istanbul. Il est venu se frotter contre ma jambe et retint mon attention car il ressembla au mien, sauf qu’il n’a pas les « chaussettes blanches » qui me plaisent tant chez mon chat. Un homme arriva et s’installa sur le banc en face du mien, le chat s’en alla soudain pour le rejoindre. Cet homme caressa le chat et le nourri de quelques croquettes. Il était tout le contraire d’un touriste, son regard révélait un mélange de chaleur et solitude, son gilet tâché au niveau du bas de la manche était bleu comme son pantalon, le béret semblait être un accessoire qu’il porte tout le temps quand il sort et ses chaussures de marche traduisit son plaisir de sortir, de marcher, de rencontrer des chats dans cette ville où il a tant vécu et qui a tant changé. Il s’est assis sur le bout droit du banc en laissant son bras se reposer sur le reste du dossier comme s’il y avait sa bien-aimée assise à côté mais qu’il n’avait pas envie que son bras lourd se mette à la gêner. Cette image était si belle et touchante que je ne puis m’empêcher de prendre une photo, c’est à ce moment-là qu’il le remarqua et qu’il croisa mon regard. Il ne fronça même pas les sourcils, il resta paisible et son regard jongla entre le chat, les feuilles mortes sur les pavés, la jeune touriste qui l’observa, les passant.e.s et l’entrée du musée archéologique d’Istanbul. Cet individu inondé de ses pensées avait indubitablement des histoires à raconter, une douce personnalité et un choix justifié de s’asseoir là. Il aurait très bien pu s’asseoir au Gülhane parc quelques pas plus haut qui longe et qui mène vers l’époustouflant palais ottoman « Topakapi » dont toutes les pièces sont couvertes de magnifiques décorations colorées sur du céramique et dont les jardins en hauteur ont la vue sur la mer Marmara et le début du Bosphore, ainsi qu’un panorama sur la Corne d’Or.

#40 jours #02 | La nuit monte par l’est

Depuis le sommet de ses montagnes, le gros œil balaye l’horizon. La nuit monte par l’est, le jour sombre à l’ouest. D’énormes cachalots nagent vers l’estuaire. Sur la lande loin des villages, des petits groupes serpentent à la lueur de leurs torches. Au bord d’un étang, une femme est assise, elle tourne le dos à ce qui sort des grands Continuer la lecture#40 jours #02 | La nuit monte par l’est