#40 jours #18 | Bords de ma ville

Illustration : photo d’une œuvre d’Ambroise Tièche :  » Zone Pavillonnaire », 7 enveloppes rectangulaires blanches avec fenêtres, rabats ouverts – on dirait 7 petites maisons identiques -, plexiglas, cadre alu. Un peu après l’arrêt du tram, un petit bout de ruisseau. Il disparaît sous ma ville, dans le sombre d’un collecteur grillagé. En passant, en mesurer le niveau à l’œil. Continuer la lecture#40 jours #18 | Bords de ma ville

#40 jours #17 | elles du quartier

Elle grimpe. Petits pas. La rampe vers la cour. Collège public Françoise-Dolto. Sa robe et son voile. Gris-beige. Elle souffle. Rauque. L’homme. De service. L’attend. Pas de bonjour. Madame. Pas de bonjour. Fadila. Bougonnement. Elle répond. Bonjour. Pas bonjour Monsieur. Elle sort de sa poche. Gros trousseau. Connaît la clé. Toutes les clés. Ouvre. S’efface. Le chef. Pas de merci. Continuer la lecture#40 jours #17 | elles du quartier

#40jours #16 | à K. je n’écrivais pas

À K. je n’écrivais pas. Je marchais. La ville me happait, sa Skyline, sa Baie, ses ferrys, ses marchés, sa densité humaine, une des plus fortes au monde. Je photographiais la géométrie fabuleuse des gratte-ciels. Je n’écrivais pas. J’allais dans les îles, je traversais des marais grouillants de coassements et de reptations inquiétantes que masquaient d’énormes feuilles de taro. J’écoutais Continuer la lecture#40jours #16 | à K. je n’écrivais pas

#40jours #16 | écrire debout

Rester. Plusieurs mois. Écrire dans la rue. Debout. Trottoir. Appuyé. Chaque jour ouvré. Plateau. Grande fenêtre. Juste la bonne hauteur. Immeuble. Bureaux. Dix-neuvième siècle. Rue de Choiseul. Descendre fumer. Descendre. Carnet. Stylo. Écrire dix minutes. Descendre du travail. Du bureau. Du cassetin. Pause. Trois quarts d’heure. Parfois étirée. Rester. Là. Avec les fumeurs. Qui bavardent. Petite nuisance. Vagues de bruits. Continuer la lecture#40jours #16 | écrire debout

#40 jours #16 | Les habitants du parking

Peu d’expériences d’écrire dans la ville autre part que devant le grand écran de l’ordi. Cette fois-là, restée vive à la mémoire peut-être parce que pas nombreux ces moments. Cet été-là, décidé de prélever des blocs au réel. Écrire sur le motif donc. Pour soi, une expérience de la ville plus périurbaine qu’urbaine. Écrire in situ donc depuis la périphérie Continuer la lecture#40 jours #16 | Les habitants du parking

#40 jours #14bis | Invocation aux oiseaux

« pas tranquille pas tranquille du tout pas normal pas normal cette absence d’eux déjà ce constat de la disparition des moineaux de ton enfance et puis cette année ce retard des hirondelles toujours à les attendre avec leurs trilles sous le toit quoi les a empêchées de revenir d’Afrique et ce soir donc ce constat du grand silence des oiseaux Continuer la lecture#40 jours #14bis | Invocation aux oiseaux

#40jours #15 | se méfier de quoi

c’est quoi ce fait se fait là s’est fait là ça a été fait et c’est là ici placé ça s’est placé ici on l’a placé mis ici c’est un fait ça fait un fait on a pu le faire on n’a pas pu y échapper à ce fait on n’y échappera pas ce fait est là on n’y échappera Continuer la lecture#40jours #15 | se méfier de quoi

#40 jours #15 | ça là ça

ça surprend ça pendouille comme un rêve ça a tourné ça a vrillé cauchemar on vérifie on reregarde on croit mal voir ça change avec l’heure c’est visible le jour seulement la nuit rien de rien juste la nuit qui efface qui gomme à la vue la grisaille aussi du temps qui camoufle mais c’est bien là c’est un fait Continuer la lecture#40 jours #15 | ça là ça

#40jours #14bis | rumeur

« Je ne suis pas tranquille. Assis. Sur la partie haute. Du terrain vague. Au-dessus de Paris. L’escalier de la rue Vilin. À ma droite. À ma droite. Aussi. Le grand toboggan. À trois pentes. Successives. Assis. Par terre. Sur la terre. Battue. Du terrain vague. En pente. Accentuée. Forte. Descente. Assis. Plongé. La rumeur. Persistante. De tout Paris. Je ne Continuer la lecture#40jours #14bis | rumeur

# 40 jours # 14 / En vrac

Deux bis passage Plantin. Hauts de Belleville. Pavillon trois pièces. Jardinet. Remise. Il y a deux trousseaux de clés. Le principal. Toujours sur la porte d’entrée. Les deux identiques. Porte d’entrée. Et boîte aux lettres. Le deuxième. Sur le tableau de l’ancienne cheminée de la cuisine. Avec les clés de la remise. Un seul trousseau. Au même endroit une clé Continuer la lecture# 40 jours # 14 / En vrac