#BOOST #00 | 48°53’16.4″N 2°20’08.7″E

Ce n’est pas le bout du monde. C’est un monde à part, en retrait. Un lieu secret découvert par hasard. Rien ne trahissait l’existence de ce passage clandestin, ce raccourci fermé par une lourde porte munie d’un digicode. C’est un bout de monde à l’intérieur d’un autre, un hameau enchâssé au cœur de la ville. Il permet de traverser d’un Continuer la lecture#BOOST #00 | 48°53’16.4″N 2°20’08.7″E

#04 sols&murs -sols bas murs hauts

Longtemps on n’a pu circuler sur la place qu’en empruntant les planches au dessus de la terre et du sable donnant aux traversées un petit air de place saint Marc les jours d’inondation. Des travaux de pharaon avaient été annoncés par des signes cabalistiques de couleur fluo, jaune ou orange, suivis des tranchées pour la reprise des canalisations, de gaz, d’électricité, Continuer la lecture#04 sols&murs -sols bas murs hauts

#écopoétique #08 | Muddy Water

Un air de saxophone s’étire de la passerelle. Sous l’un des piliers du pont, un tronc d’arbre en barrage a formé une nasse où s’entassent brindilles, branches, bouteilles en plastique, palette de chantier. Des herbes aquatiques lèchent le contrefort du mur. Des arbres ont retroussés leurs troncs après la décrue. Le clocher à l’envers visse sans fin la surface plane Continuer la lecture#écopoétique #08 | Muddy Water

#écopoétique #08 | un grand fleuve

Les roseaux se raréfient, le son de leurs grandes tiges sèches froissées par le vent disparait sous des couches de bruit de moteurs de tracteurs d’usines et de machines, les canards et poules d’eau vacant la tête dans l’eau croupie et la vase de mes rives ne s’aventurent plus jusqu’ici. Mon lit passe de sable caillou argile à béton et Continuer la lecture#écopoétique #08 | un grand fleuve

#anthologie #32 | Ville vague

J’aimerais être accompagnée ainsi. Leurs mains en biais se tiennent, leur bras, blancs, se croisent les uns les autres, leurs visages de profil, le rouge à lèvre encore visible, on voit à peine une touffe de cheveux noir qui sortent de leurs voiles couleurs vives, rouge, bleu, orange, vert émeraude, dans une tresse des bras et des voiles, elles forment Continuer la lecture#anthologie #32 | Ville vague

#anthologie #12 | Naples Athènes Las Vegas

Il fait nuit noire. J’aime survoler les terres et les mers de nuit. Le nez collé au hublot. Assez facile de se représenter la forme de la botte italienne, je sais d’avance que je n’en apercevrai pas le talon, mais quel plaisir de suivre du bout des yeux, comme si je surlignais du bout du crayon le trait sur la Continuer la lecture#anthologie #12 | Naples Athènes Las Vegas

#anthologie #22 | Le bassin de la duchesse Anne

Le bassin reste sombre et un peu inquiétant, il reflète ce qu’il veut en fonction des humeurs des nuages et du ciel. Les abords sont pimpants, entourés de pontons au bois encore tout propre. L’eau semble presque solide, pâte visqueuse et vorace qui mène au fantastique, porte vers un autre monde. Du côté de la ville, la rue fait la Continuer la lecture#anthologie #22 | Le bassin de la duchesse Anne

#anthologie #37 | trois visions

Je vis les traces des pas qu’il laissait derrière lui. Il venait de marcher dans une flaque d’eau avant de passer devant une vitrine abritée par un auvent en toile. L’eau dessinait sur le sol sec le contour de ses semelles avec le dessin inversé de leur relief. L’empreinte laissée perdait ensuite ses détails pendant qu’il s’éloignait. Jusqu’à disparaître. Il Continuer la lecture#anthologie #37 | trois visions

#anthologie #32 | Leur reste-t-il de l’innocence ?

Des alarmes, des sirènes, des images en boucle. Un génocide en direct, la main sur les yeux pour ne pas voir, les doigts écartés scrutant l’horreur. De ma table de cuisine, j’aperçois la terrasse d’une voisine. Je la connais de vue depuis 20 ans. Nos enfants sont allés à la même école. Nous ne nous parlons pas, je ne fais Continuer la lecture#anthologie #32 | Leur reste-t-il de l’innocence ?

#anthologie #35 | l’autobus

L’autobus roule. Il est filmé par-dessus, le grand rectangle blanc de son toit est posé au centre de l’écran dans sa largeur, il semble immobile. Sur le bord de l’image défilent de droite à gauche des personnes, des voitures, un parapluie ouvert vus du ciel. Des traits de lumière zèbrent le bord de l’image de gauche à droite, les reflets Continuer la lecture#anthologie #35 | l’autobus