#anthologie #19 | points zéro

{Codicille — j’ai déjà participé à la proposition du cycle #autobiographie en décembre 2021 et vous trouverez mon texte Soixante fragments sans conséquence en cliquant ici. Au lieu de reprendre ces fragments et de leur adjoindre une nouvelle couche, je préfère en choisir quelques autres pour avancer dans un projet qui prend forme avec cet atelier. Il s’agit d’un homme Continuer la lecture#anthologie #19 | points zéro

#anthologie #12 | loin de la convulsion méditerranéenne

L’arrivée se fait par les villes de la frontière, cette frontière mobile qui se déplace au fur et à mesure de la guerre, Conil de La Frontera, Chiclana de La Frontera, Herez de La frontière, et nous arrivons à Séville par le grand pont et les rives du Guadalquivir, et même immergés dans le trafic de la fin de l’après-midi Continuer la lecture#anthologie #12 | loin de la convulsion méditerranéenne

#anthologie #17 | Éviter le langage.

Fin janvier 2024, je sais que Pascal Quignard est à la cité musicale avec Aline Piboule. je ne pourrai voir son spectacle, pas de billet, trop juste à organiser et prévoir, mais je suis dans la rue musicale, pleine à cette heure-là et je l’imagine, arriver avec sa démarche tranquille, simple dans son costume sombre et son sous-pull bleu marine, Continuer la lecture#anthologie #17 | Éviter le langage.

#anthologie #17 | lui, Claude McKay, Walter Benjamin et Marseille

Ça se passait au milieu de la rue Bouterie, à l’American Bar. Ne cherchez pas la rue Bouterie sur un plan de Marseille, elle a été rasée avec le quartier du Panier en février 1943. Elle était l’artère centrale de la Fosse qu’on appelait aussi le Quartier réservé. Une rue longue à n’en plus finir garnie de taudis, de bars Continuer la lecture#anthologie #17 | lui, Claude McKay, Walter Benjamin et Marseille

#anthologie #13 | borne

La borne à tête rouge s’est élevée, en sortant du bitume, pour bloquer l’accès aux voitures, à dix-neuf heures trente exactement, car elle a été programmée pour le faire tout l’été. Ça ne change pas grand-chose pour la terrasse du café au carrefour, pour les attablés, les habitués, sauf qu’au lieu de laisser traîner le regard sur des carrosseries de Continuer la lecture#anthologie #13 | borne

#anthologie #12 | Port-au-Prince Butembo Brighton

Quelque chose colle à la peau. De sa propre sueur jouxtant celle des autres dans le taptap qui descend la ville. Port-au-Prince. Une odeur acre, mélange de feu de plastique, de poubelles et de viande boucanée tapisse les narines. Des vagues de poussières s’échouent dans les cheveux. Les vendeurs aux feux rouges qui tendent aux voyageurs leurs bouteilles glacées semblent Continuer la lecture#anthologie #12 | Port-au-Prince Butembo Brighton

#anthologie #13 | la Plaine

Le tram T1 dépose à l’arrêt Eugène Pierre avant de disparaître dans le tunnel terminus Noailles, évitant la Plaine, évitant les motos et scooter qui remontent à contre-sens la piste cyclable, évitant les allers et venues des serveuses en terrasse aux frontières floues aux enfants libres courants en tous sens, on soulève un minot qui filait direction la route l’oriente Continuer la lecture#anthologie #13 | la Plaine

#anthologie #13 | De la cuisine.

La maison est tranquille, sur le balcon une femme étend du linge en regardant le passage sur la droite où passent tous les enfants ou presque le matin pour entrer à l’école et au collège, ceux de l’école pépient comme le merle encore plutôt dans le matin, ils parlent fort et rient souvent, ceux du collège sont plus sérieux et Continuer la lecture#anthologie #13 | De la cuisine.

#anthologie #12 | trois villes à deux mains

J’ai presque tout oublié de l’histoire de Cuzco. Surnagent des impressions, des couleurs, des matières, des perspectives, des visages, des bouts de rue. D’avion Cuzco offre une large surface de toits ocres ville à portée de ciel bleu aérienne et minérale nichée au creux des hautes montagnes de la cordillère dont elle grignote les flancs. Ville née de la pierre Continuer la lecture#anthologie #12 | trois villes à deux mains

#anthologie #12 | aux abords

Je n’ai connu aucune ville quand j’étais petit garçon, les villes liées à mon histoire avaient été détruites, elles avaient la couleur de la poussière et du béton broyé. Plus de maisons identifiables, de grands bâtiments en voie d’écroulement, monceaux de gravats noyant les chaussées explosées par les bombes. Ma petite ville de naissance ne ressemblait plus à ce que Continuer la lecture#anthologie #12 | aux abords