#anthologie #20 | te regardant

e n’ai qu’une photo de toi… J’en ai vue d’autres, y compris de ton enfance, je n’en ai souvenir que de vos trois silhouettes aux tailles décroissantes à partir de  tienne. Je n’ai de toi ses impressions presque effacées, celles qu’une enfant ou une adolescente peut avoir d’un adulte bienveillant et un peu distant. Mais quand nous avons brassé les Continuer la lecture#anthologie #20 | te regardant

#anthologies #17(2) | les jours passent et

Ce 12 avril, au 46 rue Hippolyte Maindron, je pousse la porte d’un atelier que je crois être celui de Karol un graveur polonais, ami d’ami, qu’il faut ravitailler en vin et cigarettes depuis qu’il a chuté d’un échafaudage. Dans la lumière diffuse, sous la verrière, une femme est assise le buste nu. Tout à fait immobile; sa poitrine irradie Continuer la lecture#anthologies #17(2) | les jours passent et

#anthologie #06 | vols

Les cailloux blancs commencent à s’effacer dans la cour et les silhouettes des feuilles deviennent étranges lorsqu’elles sont prises par l’ombre. Les arrondis perdent leurs bords. La nuit arrive en glissement immobile. Elle donne une teinte grise et une texture de feutre aux murs, aux pots, à la terre et aux tiges. Elle montre la vérité. Le monde n’a pas Continuer la lecture#anthologie #06 | vols

#anthologie #05 | Marie-Madeleine née Dupire

Je suis Marie-Madeleine Collin née Dupire à la Souterraine dans la Creuse le vingt-sept février mille neuf cent cinquante-deux à zéro heures vingt minutes trois rue Raymond Joyeux ; je suis Marie-Madeleine Dupire épouse Collin née à huit mois et une semaine à la force des fers, déclarée fille de Jacqueline Armande Dupire et de personne ; Jean me suis dit Continuer la lecture#anthologie #05 | Marie-Madeleine née Dupire

#enfances #00 | noirs

Il pleut. Quelques gouttes sous les pins. Là-haut le ciel est bleu. La terre est molle. Dans les sandales entre les orteils des boudins noirs se forment : comme des vers. Les ongles qui ont raclé la terre sont noirs, avec une petite pelle elle fouille le sol, gratte et creuse ; l’air fait danser les feuilles et briller les gouttes comme des Continuer la lecture#enfances #00 | noirs

#été2023 #06bis | et le 6 presque effacé

le 11 02 1959 à 16 H et trente minutes, poids du bébé 4 kilos 700 grammes, né à terme, neuf mois pile dis la mère qui sait ( vingt ans la mère et trente-sept le père) : 58 centimètres du sommet du crâne à la pointe des orteils, chiffre 2 suivant la nomenclature ( garçon : 1 – fille : Continuer la lecture#été2023 #06bis | et le 6 presque effacé

Le double voyage #08 | Loin, si loin, l’accident

— Il dit : Car la terre est vivante ; elle peut se venger et elle se vengera — ce n’est que là, au nord du nord, qu’il réalise ses pastels — lui seul me parle — lui seul à ma confiance — sa pensée m’emporte et m’ouvre à l’Autre — ces Autres sans protection particulière que l’on a payé pour faire Continuer la lectureLe double voyage #08 | Loin, si loin, l’accident

#40jours #07 | moins plus des cendres

pierre marches trois moins tas charbon tas pommes tas briques pierres ombre calorifère pots tas arrosoir tuyau un moins lumières foule scies clous visses piles encaustique file caisse deux moins ticket machine pièce ticket chiffres lettres chiffres pare chocs roues phare un moins mécanique couloir foule flics café sueur croissant beurre chaud sept marches moins béton torche et terre verre Continuer la lecture#40jours #07 | moins plus des cendres

hors-série #2 | le râteau

Un manche, une traverse, des dents, rachitique râteau, maigrichon râteau, anorexique râteau appuyé au repos contre un mur ou sournois râteau dents levées vers le pied le manche prêt à t’assommer, couché soudain debout, traître râteau il vaut mieux le prendre par le manche et tirer la terre derrière toi que devant, râteau grattant la terre, un coup de râteau Continuer la lecturehors-série #2 | le râteau

#P8 | Mensonge(s)

Tu ne sais rien de toi ou si peu. Tu ne sais pas le temps. Tu fuis dans les oiseaux, sur les vagues, vers les nuages. Tu crains la vie. Tu ne sais rien de cette Adélaïde que sa mère abandonne sur les marches d’une église en Toscane. Tu ne sais rien de ce grand bourgeois qui adopte ta mère, Continuer la lecture#P8 | Mensonge(s)