#été2023 #01 | chambre

J’écris ceci dans une chambre au plancher en bois de châtaignier, lattes de 70 ajustées à l’ancienne il y a un siècle et demi. Quand je m’y déplace ça craque sous le pied. Toujours aux mêmes endroits. Je finis par les repérer. Il y a tout ce qu’il faut pour écrire, crayons, papier brouillon, carnets, ordinateur, mais j’ai du mal Continuer la lecture#été2023 #01 | chambre

#voyages | derrière/devant

#7 Un tout petit voyage ​Chez nous c’est vers le Sud ou vers le Nord. Surtout le Sud. Le vent vient de l’Ouest, nous le laissons souffler et se briser sur l’immeuble posé en travers de sa route. Enfants, debout à l’angle de l’escalier 1, nous nous posons sur le vent, bras ouverts, comme les grands oiseaux blancs sur l’affiche du mur de l’école. Mais à part le vent Continuer la lecture#voyages | derrière/devant

Le double voyage #05 | dyschronie féconde

Cabestan horizontal Blancs, tous blancs et tous propres. Parfaits. Conformes. Comme tout ce que l’on montre de l’intérieur de ces riches et belles maisons protestantes qui longent les canaux. Souche Blanchie par la mer, roulée. Comme un signe, une alerte, juste après la maison éventrée Lampadaire avec un oiseau la difficulté est de savoir lequel tellement il y a d’oiseaux qui se posent Continuer la lectureLe double voyage #05 | dyschronie féconde

#40jours #27 | Rien que les heures

Mais qu’est-ce que vous attendez pour commencer ? Tu ne veux pas répondre ? Tu ne sais pas quoi dire ? Pourquoi vous êtes-vous rendu sur place ce soir là ? Qu’est-ce qui vous y a poussé ? Êtes-vous toujours aussi obéissant ? Docile ? Qu’alliez-vous chercher là-bas ? Tu attendais des réponses ? Savais-tu ce qui allait se passer Continuer la lecture#40jours #27 | Rien que les heures

#40jours #25 | Au lieu de me souvenir

Rue Julien Lacroix, Paris 20ème Un peu en retrait de la place, devant les marches de l’Église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, entre la rue Julien Lacroix et la rue du Liban. Sur la façade aveugle d’un immeuble au mur très largement lézardé, agrémenté d’un jardinet improvisé dans lequel peinent à pousser quelques plantes faméliques, dont le rebord invite certains passants à Continuer la lecture#40jours #25 | Au lieu de me souvenir

#40jours #22 | avenue de la plage

premier août il fait beau c’est-à-dire ciel bleu avec nuages en queue de jument —  La Pergola a été repeinte d’un jaune beurre frais durant l’hiver, c’est écœurant ce jaune je préférais les murs blancs les volets vert sapin — les vacanciers arrivent — l’avenue s’anime d’un seul coup, se charge de voitures — on ouvre les maisons, des voix Continuer la lecture#40jours #22 | avenue de la plage

#40jours #22 | PCF comme Place du Colonel Fabien

D’où je suis, derrière la fenêtre de la bibliothèque, à mon poste de travail, lorsque je relève la tête de mon clavier ou détourne les yeux de mon écran. Depuis le deuxième étage de la bibliothèque, j’observe la rue en contrebas. Au fil de saisons. Dans les changements de lumière et de température, selon un invariable point de vue qui Continuer la lecture#40jours #22 | PCF comme Place du Colonel Fabien

#40jours #20 | échapperait au temps

donnait un fleuve, des voies ferrées, donnait le départ, donnait le jour à la nuit, prenait le temps, ouvrait des brèches, des parcs, des buttes, des salles obscures, des repères, des marches, travaillait les ombres, abritait des amoureux sous portes cochères, donnait l’insaisissable, donnait l’ivresse des pavés, renouait l’âme, donnait raison, effaçait les traces, donnait des mots inutiles des corps Continuer la lecture#40jours #20 | échapperait au temps

#40jours #20 | L’instant de la rencontre

On voudrait lui donner un seul nom. Donne tout ce que tu as. Lentement mais sûrement. Ça fourmille dehors. Ça se remplit, ça se remplit. On reste toujours suspendu. Sentiment cruel d’avoir perdu son temps. Comprendre le jour qui vient et qui va, marcher. Son ombre paisible. La lumière s’engouffre à travers les vitres. Qui voudrait avoir tout vécu ? Continuer la lecture#40jours #20 | L’instant de la rencontre

#40Jours #19 | Avec un temps retard

Café. Bruits de tasses en faïence qui s’entrechoquent. La vapeur du percolateur qui efface un temps bref toutes les conversations, leur brouhaha, en signe d’improbation. Invitation au départ comme un lointain souvenir du panache blanc des locomotives d’antan à vapeur dans les gares. Beaucoup de monde dans le café ce matin. Affluence. Certains mots des conversations ressortent. Linge. Ardeur. Désastre. Continuer la lecture#40Jours #19 | Avec un temps retard