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(première pause clope s’impose) Cela fait une heure et demi que je tourne autour du texte issu de l’exercice du mardi 05 novembre 2024, que j’écoute en boucle la chanson de fin de texte, que je sens passer par mes yeux, y compris ceux de la peau, ceux des os, ceux du sang, et ceux que j’ignore encore, bien plus, Continuer la lecture(Pas de titre)

#anthologie #40 | continuums hypothétiques

Je cherchais un livre dans ma bibliothèque (était-ce un précis de science-fiction ou un exposé de quelques théories spatio-temporelles ?) et je suis tombé dessus. Vous savez, les livres qui se cachent derrière les livres, ceux qu’on croit perdus parce qu’ils sont rangés à l’abri des regards, couchés derrière d’épais volumes debout sur leur tranche dans un renfoncement improbable, ceux qu’on Continuer la lecture#anthologie #40 | continuums hypothétiques

#anthologie #39 | lieux et moment à l’odeur du temps

Je vis l’odeur du temps envahir mon esprit. Vous l’aurez compris, ni le nez ni aucun autre organe en particulier ne permet de saisir l’odeur du temps. Je pourrais dire que c’est une sensation, en sachant très bien qu’il n’est pas possible de déterminer d’où vient une sensation. Un souvenir ? Vaguement. Une certitude ? Imprécise, une certitude imprécise si cela veut Continuer la lecture#anthologie #39 | lieux et moment à l’odeur du temps

#anthologie #38 | le jour de l’invention du temps

Je vis le soleil se lever derrière la crête de la montagne qui se trouve de l’autre côté de la vallée. C’était un lever de soleil tardif comme c’est toujours le cas en montagne. Comme si les couvertures étaient plus épaisses, le soleil a plus de chemin à parcourir avant que ses rayons effleurent la cime des mélèzes, les clairières, Continuer la lecture#anthologie #38 | le jour de l’invention du temps

#anthologie #36 | plan

Elle a dit on va le ralentir ce plan. À peine. Ce sera imperceptible; on peut le faire au montage. Et lentement comme si elle même avait été ralentie, comme mimant ce qu’elle allait infuser au plan à l’écran, elle a avancé sa main vers le clavier ; une longue main – une longue main calme. C’est la première fois que Continuer la lecture#anthologie #36 | plan

#anthologie #27 | débuts d’histoires en trois temps

J’ai appris à lire dans un manuel de conjugaison. C’était un Bescherelle, je crois. Ou un Bled. Un livre que mes sœurs et frères ainés devaient laisser trainer sur l’unique bureau de notre chambre commune que j’étais le seul, à cette époque, à ne pas partager puisque j’étais le plus petit de la fratrie. C’était surtout un livre où il Continuer la lecture#anthologie #27 | débuts d’histoires en trois temps

#anthologie #20 | Mémoire vague

Toi, les photos que j’ai gardées, collées dans de vieux albums que je n’aurais pas feuilletés sans cette invitation à creuser les lignes des images, ta peau de lait tachée de rouille et tes cheveux frisés, denses et frisés, presque crépus, descendant en triangle jusqu’à tes épaules, toi de face et toi de dos et tant de visages, toujours, autour Continuer la lecture#anthologie #20 | Mémoire vague

#anthologie #17 | lui, Claude McKay, Walter Benjamin et Marseille

Ça se passait au milieu de la rue Bouterie, à l’American Bar. Ne cherchez pas la rue Bouterie sur un plan de Marseille, elle a été rasée avec le quartier du Panier en février 1943. Elle était l’artère centrale de la Fosse qu’on appelait aussi le Quartier réservé. Une rue longue à n’en plus finir garnie de taudis, de bars Continuer la lecture#anthologie #17 | lui, Claude McKay, Walter Benjamin et Marseille

#anthologie #12 | trois temps

La chape de plomb m’assomme en sortant de José-Marti. C’est l’odeur lourde de la chaleur et de l’humidité, le skaï usé du taxi me la rend en gouttes de sueur qui coulent dans mon dos. Des vingt minutes qui me séparent de La Havane, j’apprivoise lentement l’odeur du passé. Les vieilles berlines américaines aux couleurs délavées me plongent dans un Continuer la lecture#anthologie #12 | trois temps