#écopoétique #05 | les restes

Ça fait tant d’années que je n’étais pas revenu. Au moins trente ans, j’ai du mal à compter. Mon grand-père était vivant, Raymonde aussi. Quant à Marguerite, son nom est toujours inscrit sur la boite à lettres en bas du petit immeuble semi-bourgeois de la traverse de la solitude. À Marseille, le style semi-bourgeois se caractérise par des plafonds hauts Continuer la lecture#écopoétique #05 | les restes

#anthologies #32 l Oublier Istanbul

Le mouvement des corps quand l’agent donne le signal de se diriger vers la passerelle du vapur à Eminonu. Le mouvement des corps dans les rames de métro, dans les bus, dans les taxi où il faut être au moins 8. Le mouvement de mon corps quand je prends le taxi seule. Mon corps dans la ville, dans la chaleur, Continuer la lecture#anthologies #32 l Oublier Istanbul

#anthologie #06 | seule sur les remparts

Seule sur le chemin des remparts de Beaune, les toits en poivrière ne pourront pas percer le plafond de lumière que les nuages tendent sur le ciel. Le chemin de ronde.Seule à faire le tour d’une ville qui s’est tue, la maison et ses roses, le junipérus qui masquait la terrasse, le portail s’est clos sur un jamais plus.Les lions Continuer la lecture#anthologie #06 | seule sur les remparts

#nouvelles | Stéphanie Buttay

Table des matières 1_ Main courante, histoires de bibliothèques 2_Histoires de mes librairies 3_Inventaire de choses perdues 4_ Meurtres pour mémoire, un souvenir de lecture 5_ Quatre stations autour d’Unica Zürn, auteure #1 Main courante, histoires de bibliothèques Cartographier. Se plier à l’espace, suivre les plis, suivre le plan de l’appartement. Passée l’entrée, les bibliothèques courent le long des murs, Continuer la lecture#nouvelles | Stéphanie Buttay

#gestes&usages #01 | kaléidoscope

A cause de l’ancienneté de mes souvenirs, de l’écran de télévision noir picoté de blanc aux heures les plus tardives, des sombres forêts imaginées où règnent d’effrayantes chouettes, de l’encre noire qui s’accrochait à ma plume d’écolière, je vois le monde comme entouré d’un épais brouillard, et j’essaie d’y retrouver mon chemin, mon histoire.Mais il y a la mémoire qui, Continuer la lecture#gestes&usages #01 | kaléidoscope

#enfances #05 | photo de famille

notes sur l’établissage du texte La photo se trouve à portée de main, dans une grande enveloppe de papier kraft glissée au bout d’une rangée de la bibliothèque entre le dernier livre renversé sur la gouttière et le montant en bois. Sur la façade ensoleillée du chai, entre des volets en bois fermés et une niche, se détachent trois silhouettes Continuer la lecture#enfances #05 | photo de famille

#Été 2023 #11 | Vers le petit chalet

Vous êtes debout, Marthe et toi, toutes les deux sur le pas de la porte de la cuisine, ses mains jouent avec la grosse clé depuis un bon moment, la faire osciller avec un doigt passé dans l’anneau, la tenir en équilibre à l’autre bout par les découpages complexes qui ouvriront l’antre, le petit chalet et les étagères que tu Continuer la lecture#Été 2023 #11 | Vers le petit chalet

#Été 2023 #09bis | Dans les cartons

Classement approximatif, souvent en fonction de la place disponible dans le carton le plus porche davantage qu’un rangement rationnel et réfléchi. Sur la dernière boîte, une sorte d’homogénéité, pas de date ni de lieu, mais photos oiseaux N&B. N&B, avec cette esperluette dont tu aimes autant le nom que la forme, comme un nœud marin pour relier les extrêmes, le Continuer la lecture#Été 2023 #09bis | Dans les cartons

#Été 2023 #09 | Le noyer du tournant

Avant de le connaître, lui, dans tes pensées à toi, le noyer était un bois, sans plus de réflexion sur l’avant de ce bois, avant la menuiserie, avant même la scierie, avant la tronçonneuse. Un beau bois, dur et sombre, souvent veiné de gris, un bois noble, qui ne se laissait pas travailler n’importe comment, durablement blessé d’un papier verre Continuer la lecture#Été 2023 #09 | Le noyer du tournant

#Été 2023 #08-bis | Calamus, barbes, barbules et compagnie

Oiseau, dessin, oiseau, dessin, tu revois le va et vient de son regard entre le ciel et la feuille, entre l’infini bleu et le rectangle blanc. Toujours tout au Bic noir, ou encore au crayon, voire au feutre, à la plume ou à tout ce qui pouvait lui tomber sous la main, mais toujours monochrome, toujours sur un carnet, avec, Continuer la lecture#Été 2023 #08-bis | Calamus, barbes, barbules et compagnie