#mardis #08 | Variations 2, Eleven am

Un air à la mode s’échappe d’une radio par une fenêtre ouverte. Joséphine ne sait pas de quel appartement vient la musique, elle s’en moque. Elle ressent une immense lassitude, elle n’a pas la force de s’habiller. Elle ne porte rien d’autre que ses confortables ballerines noires. Tout lui pèse. Le moindre vêtement l’oppresse, aggrave sa pensée. Joséphine ne s’est Continuer la lecture#mardis #08 | Variations 2, Eleven am

#anthologie #24 | écailles

L’histoire du chien qui offre son ventre à la caresse en signe de confiance et de soumission, car c’est la partie la plus fragile de son corps, n’est pas réellement transposable à l’humain, aux doigts fragiles, aux ongles fragiles, aux yeux fragiles, car chez lui c’est tout le corps, les joues, les bras, les lèvres, qui est fragile, sans crocs, Continuer la lecture#anthologie #24 | écailles

#anthologie #06 | seule

Seule. C’est dans la nuit noire épaisse et le silence opaque qu’elle l’éprouve. Seule. Dans sa chair et ses oreilles et son visage et sa peau et son corps.  Seule. C’est dans la nuit noire toute gorgée de silence qu’elle convoque la mémoire des battements de la peau. Seule. Qu’elle en appelle au souvenir du tout palpitant cotonneux et mouvant. Continuer la lecture#anthologie #06 | seule

#anthologie #06 | Impressions.

On était beaucoup au parc Yellowstone on est dans la famille, et parmi les nombreux touristes, Jane et son mari, Fred, une cousine et nous deux Alice et Jacques. beaucoup à regarder, étonnant, on discute se disperse se retrouve, on poursuit jusqu’à Faithfull, tout autour du geyser inactif les gens commencent à arriver, Jacques est déjà là, assis, curieux de Continuer la lecture#anthologie #06 | Impressions.

#anthologie #06 | trajectoire vivre

le jour vient, réveil dans la lenteur et lumière progressive passant du gris au rose au blanc au brillant au patiné au débordantseule dans le corps du jourseule au pays inconnu lacis de chemins de bourgs de forêtsseule au proche des jardins en croissance sans s’occuper de rien d’autre que de sortir de la nuit et de vivre jusqu’au bout Continuer la lecture#anthologie #06 | trajectoire vivre

#anthologie #06 | Suzanne part

Suzanne regarde les siens endormis puis sort sans son portable. La nuit est en fin de course, elle devine les contours des arbres, la petite allée, l’entrée du garage, le portail. Au dîner hier soir, les mots ne lui venaient plus. Elle avait nourri la famille, fait la vaisselle, essuyé, rangé, dressé la table pour le petit déjeuner. Elle n’était Continuer la lecture#anthologie #06 | Suzanne part

#anthologie #06 I solitude, infinitude

Tu es seule à arpenter cette immense plage landaise. Tu ne vois pas le début, tu ne vois pas la fin. Tu es seule face à l’immensité de l’océan, pareille à celle de la plage. Tu es seule, confrontée à cet infini. Tu es seule ; quelques personnes partagent ta solitude, assises sur leur serviette, regardant l’horizon, les surfeurs ou Continuer la lecture#anthologie #06 I solitude, infinitude

#anthologie #06 | Deux, seuls

En point de mire, le Boucornine (dont il ignorerait toujours le nom) et comme seule musique (il n’avait pas récupéré son mp4 et ses chansons favorites du moment) le son sourd de ses pas dans la torpeur de la fin de matinée, lui-même écrasé par l’aveu de la veille et anéanti déjà par ce qu’il avait déclenché ; derrière lui, Continuer la lecture#anthologie #06 | Deux, seuls

# Anthologie. # 05 | Esseulé.

Je suis encore affalé dans le canapé à ne rien faire. je vais manger la soupe et après télé. Quand je suis comme ça, je me mets à penser à la fuite, au départ. Et après j’ai honte, je ne me reconnais pas. je voudrais être dégagé, mais dégagé de quoi, d’une nostalgie toujours là. Je n’en ai jamais parlé, Continuer la lecture# Anthologie. # 05 | Esseulé.

#anthologie #02 | Ce n’est pas possible.

Il est au milieu du pont c’est chez lui il est au milieu d’une flaque d’eau il pleut il semble marmonner et au-dessus du sourcil gauche le sang coule il a une tête on dirait d’étranger mais pas tant que ça il est un peu recroquevillé sur lui-même c’est la nuit une nuit brillante mais ciel noir à sa droite Continuer la lecture#anthologie #02 | Ce n’est pas possible.