hors-série #impératif | impuissance

Prends silence. Entre en dehors et ligature ton impuissance. Écoute.Tes tourments ne sont rien : ils sont. Creuse ton silence où bruit la terre. Prends silence. Recueille. Acte comme verser l’eau et la farine dans le plat d’un destin. Acte comme ouvrir ton silence à cette voix qui ne te connait, ni ne te cherche et dans sa nuit t’appelle; de Continuer la lecturehors-série #impératif | impuissance

vers un écrire/film #01 | entre 7h51 et 8h41

Écorce humide de la branche à contre jour. Rattrapage du point sur l’horizon à l’infini: premières lueurs dans la confusion de la mer et des nuages. Plan fixe large : un ciel bleu et vide, un seul petit nuage étrange à la gauche du cadre. Plan fixe large : la fourche d’une branche à contre jour à la droite du Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | entre 7h51 et 8h41

autobiographies #08 | oasis persistants

C’était dans l’appartement tournant ; à vingt-deux vingt trois heures ; assis l’un en face de l’autre ; studieux occupés à la table de la salle à manger ; la maison endormie ; dans l’alcôve attenante sans porte ; la mère dormait ; la couverture remontée haute jusqu’aux oreilles ; le lampadaire torsadé éclairait sourdement la pièce ; l’abat-jour très grand ; dans les tons beige et marron ; un bateau Continuer la lectureautobiographies #08 | oasis persistants

autobiographies #01 | échappée

La cuisine plutôt dépouillée, absence de meubles d’appareils ménagers, vide de ses occupants. Si, reste elle qui finit la vaisselle et lui toque à la porte, vient s’asseoir près de la table en formica verte. Le soleil emplit la pièce par la fenêtre sans rideaux. Tu parles tranquillement et tu la regardes, elle se retourne vers la cuisinière l’éponge à Continuer la lectureautobiographies #01 | échappée

Coup de glotte

Sous la frange maladroite oscillent les rayons des néons. C’est un couloir lent et long sur lequel baillent des portes ouvertes, alignées sagement, comme les perles du collier de l’aïeule. Le sol chuinte sous ses semelles de plastique caoutchouc mou made in China, alors que son pas s’accélère et dévide à grandes enjambées pressées les numéros des salles allumées mais Continuer la lectureCoup de glotte

Jamais fini?

Posté le 20 mars 2021 par Simone Wambeke — Aucun commentaire ↓ Comme une grande maison énorme et silencieuse où ne pénètre aucun regard indiscret et dérangeant, une grande maison où on peut se perdre dans les infinis couloirs aux angles droits, énorme et silencieuse et grise comme l’ennui, qui s’infiltre comme un poison, imprègne tout de silence. N’aie pas peur. Comme la falaise reculant Continuer la lectureJamais fini?

Et presque dix ans plus tard

…et presque dix ans plus tard, toutes y pensent sûrement un peu, se souviennent que justement, c’était bien peu de s’arrêter à douze mais : elle n’est plus, est décédée, est morte, voilà l’enfance s’arrête et en plusieurs morceaux, leurs doigts jamais ne rassembleront la séparation déjà en amont ; « vous vous vivez les filles et vous devez vivre pour elle », interdits Continuer la lectureEt presque dix ans plus tard

Une aubaine pour les oiseaux

Le monde s’est arrêté, elle en a eu la sensation brusque au réveil, peut être que c’est ce qui l’a réveillée, une alarme silencieuse à l’aube. Ses yeux errent dans la chambre à la recherche d’une présence qui la rassurerait, dans les photographies accrochées sur les murs, dans les vêtement accumulés au pied du lit, dans le pli des rideaux. Continuer la lectureUne aubaine pour les oiseaux

Mille silences nous réunissent

Le ciel peint en bleu, un froid nous excite, réclame son lot de morve, d’injures et de coups. Les larmes et le sang sont en prime. Nous contre lui. Je n’existe pas et il n’est pas encore en moi. La rage l’aveugle, prend possession de son visage. Je le découvre pour la première fois, mes yeux croisent les siens, malheur ! Continuer la lectureMille silences nous réunissent

Une sainte

Un bar dans les profondeurs, tu ne sais plus lequel, à Fribourg, pénombre, recoins, flashs de lumière criarde sur son visage tantôt bleu tantôt rouge, ni elle ni toi n’écoutez la musique, bruit de fond pour obliger les corps à se rapprocher. Tu avais écrit un poème qui comptait ses pieds. – J’ai beaucoup rigolé. Elle est assise sur des Continuer la lectureUne sainte