#40jours #15 | Je suis assis dans une pièce

Je me sens mal à l’aise. Je ne sais pas si je devrais le dire, si c’est bien raisonnable de l’avouer. J’entends des voix. Dans la rue, au bureau, à la maison, des voix proches ou lointaines, inconnues ou amicales, peu importe, ce ne sont pas des voix de personnes mortes, je ne les entends dans l’au-delà, non. J’entends des Continuer la lecture#40jours #15 | Je suis assis dans une pièce

#40jours #prologue | en dessous c’est le vide

à flanc de colline un réseau de ruelles étroites, des murs aveugles, le ciment blanc, les murs tu les frôles pour ne pas sentir la chaleur déjà trop forte, ici rien ne pousse, ici les voix sont tues, absorbées dans le blanc des murs, tu pourrais crier que personne n’entendrait, ce n’est pas même une ville mais son souvenir : Continuer la lecture#40jours #prologue | en dessous c’est le vide

vers un écrire film #08 | les voix absentes

paragraphe 1 Si j’étais compositrice de musique, je capterais les voix absentes et j’écrirais leurs  silences. Il faut, je le sais par expérience de la  patience. Savoir ne pas vouloir. Errer, accepter de se perdre. Muni d’un enregistreur numérique se rendre dans les nécropoles? Sous la pierre chasser ? Vous ne récolterez que du vent. Un chat-huant. Un chuchotement dévot. Les Continuer la lecturevers un écrire film #08 | les voix absentes

hors-série #impératif | Mentir, crier, verseller

Mens. Et à toi même d’abord qui garde espoir que les riens de tes gestes changent quelque chose à ce qui arrive. Mentons. Aux yeux et aux oreilles de tous avec la toute puissance des sérialisations du réel. Chaque acteur de l’Histoire a le storytelling adéquat pour la réécrire ou la nier selon ses besoins. Mentez.C’est vrai en temps de paix. C’est Continuer la lecturehors-série #impératif | Mentir, crier, verseller

hors-série #impératif | impuissance

Prends silence. Entre en dehors et ligature ton impuissance. Écoute.Tes tourments ne sont rien : ils sont. Creuse ton silence où bruit la terre. Prends silence. Recueille. Acte comme verser l’eau et la farine dans le plat d’un destin. Acte comme ouvrir ton silence à cette voix qui ne te connait, ni ne te cherche et dans sa nuit t’appelle; de Continuer la lecturehors-série #impératif | impuissance

vers un écrire/film #01 | entre 7h51 et 8h41

Écorce humide de la branche à contre jour. Rattrapage du point sur l’horizon à l’infini: premières lueurs dans la confusion de la mer et des nuages. Plan fixe large : un ciel bleu et vide, un seul petit nuage étrange à la gauche du cadre. Plan fixe large : la fourche d’une branche à contre jour à la droite du Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | entre 7h51 et 8h41

autobiographies #08 | oasis persistants

C’était dans l’appartement tournant ; à vingt-deux vingt trois heures ; assis l’un en face de l’autre ; studieux occupés à la table de la salle à manger ; la maison endormie ; dans l’alcôve attenante sans porte ; la mère dormait ; la couverture remontée haute jusqu’aux oreilles ; le lampadaire torsadé éclairait sourdement la pièce ; l’abat-jour très grand ; dans les tons beige et marron ; un bateau Continuer la lectureautobiographies #08 | oasis persistants

autobiographies #01 | échappée

La cuisine plutôt dépouillée, absence de meubles d’appareils ménagers, vide de ses occupants. Si, reste elle qui finit la vaisselle et lui toque à la porte, vient s’asseoir près de la table en formica verte. Le soleil emplit la pièce par la fenêtre sans rideaux. Tu parles tranquillement et tu la regardes, elle se retourne vers la cuisinière l’éponge à Continuer la lectureautobiographies #01 | échappée

Coup de glotte

Sous la frange maladroite oscillent les rayons des néons. C’est un couloir lent et long sur lequel baillent des portes ouvertes, alignées sagement, comme les perles du collier de l’aïeule. Le sol chuinte sous ses semelles de plastique caoutchouc mou made in China, alors que son pas s’accélère et dévide à grandes enjambées pressées les numéros des salles allumées mais Continuer la lectureCoup de glotte

Jamais fini?

Posté le 20 mars 2021 par Simone Wambeke — Aucun commentaire ↓ Comme une grande maison énorme et silencieuse où ne pénètre aucun regard indiscret et dérangeant, une grande maison où on peut se perdre dans les infinis couloirs aux angles droits, énorme et silencieuse et grise comme l’ennui, qui s’infiltre comme un poison, imprègne tout de silence. N’aie pas peur. Comme la falaise reculant Continuer la lectureJamais fini?