#anthologie #21 | ressassement ou remords

Seule dans la petite foule bavarde qui suit son chemin entre échoppes et table. Seule dans le désert du trottoir sur lequel rebondit la lumière ardente 1. Seule avec mes pensées parmi vos corps, vos rires, vos exclamations et vos muettes ruminations 2. Seule avec mon couffin parmi les sacs de carton siglés dansant au bout des bras 3. Seule Continuer la lecture#anthologie #21 | ressassement ou remords

#anthologie #06 | Parler n’est pas dire

Mon corps donc tremble et je ne parle pas vraiment. C’est la salle des machines. Ouverture le long des pointillés c’est pour montrer. Mes intérieurs. Je suis une salle des machines. L’ébullition me monte aux narines. Je me sens prête je ne le suis pas. Ces wagons d’envies et de doutes à force de se percuter ont lassé mon public. Continuer la lecture#anthologie #06 | Parler n’est pas dire

#anthologie #06 | La nuit

les yeux ouverts scrutant l’obscurité, seule dans la nuit immense qui déverse sans égard une avalanche de souvenirs, de routes empruntées, de portes désormais fermées, la nuit, seule, ruminant les mots perdus qui n’ont pas été dits, les mots maladroits impossible à rattraper, les mots n’ont pas le même sens quand ils sont dits la nuit, les enfants ont grandi, Continuer la lecture#anthologie #06 | La nuit

#anthologie #06 seule | une longueur de sentier

Le chemin dissémine mon trop plein intérieur. Chaque pas allège petit à petit mon humeur. Elle tient sur les herbes au bord du sentier. Je ne veux pas passer creuse, je cherche à nommer les plantes sous mon regard. Les géraniums herbes à Robert, les graminées, les silènes enflées tendent une petite cuvette blanche de la forme d’une calebasse vers le Continuer la lecture#anthologie #06 seule | une longueur de sentier

#anthologie #06 | vols

Les cailloux blancs commencent à s’effacer dans la cour et les silhouettes des feuilles deviennent étranges lorsqu’elles sont prises par l’ombre. Les arrondis perdent leurs bords. La nuit arrive en glissement immobile. Elle donne une teinte grise et une texture de feutre aux murs, aux pots, à la terre et aux tiges. Elle montre la vérité. Le monde n’a pas Continuer la lecture#anthologie #06 | vols

#anthologie #07 | besoin de silence

Allongée sur le lit. Entourée de silence. Le jour décline, le quartier est calme. Silencieux le stade municipal de l’autre côté de la rue. Pas de groupes d’enfants s’entraînant. D’habitude, j’aime les entendre crier, courir, rire… Ce soir curieusement pas un bruit. Au loin, l’aboiement d’un chien.En ce moment j’aime le silence. J’aime regarder le jour décroître. La journée a Continuer la lecture#anthologie #07 | besoin de silence

#anthologie #06 | seule

Seule dans la petite foule bavarde qui suit son chemin entre échoppes et table. Seule dans le désert du trottoir sur lequel rebondit la lumière ardente. Seule avec mes pensées parmi vos corps, vos rires, vos exclamations et vos muettes ruminations. Seule avec mon couffin parmi les sacs de carton siglés dansant au bout des bras. Seule comme le chêne Continuer la lecture#anthologie #06 | seule

#anthologie #06 | Regarde, ça vit.

Si seule quand l’autre m’empêche de percevoir. Quand ça demande de regarder l’ ébouriffement de la colline sous le vent d’ Est, quand ça demande de capter la respiration de forêt car il a plu : après le poids du sable rouge du siroco, après chaque feuille lestée de quelques grammes de désert, essoufflée de sécheresse, les arbres brillent, chaque feuille Continuer la lecture#anthologie #06 | Regarde, ça vit.

#anthologie #06 l Solitude

Ma chambre est au 3e étage. Un grand lit face à un bureau au-dessus duquel trône un large écran de télé que je n’ai jamais allumé. La climatisation est réglée à 17 quand je la mets en marche. Le lit deux places mange tout l’espace devant le bureau. Je passe peu de temps devant la fenêtre. Je somnole allongée sur Continuer la lecture#anthologie #06 l Solitude

#photofictions #03 | cette jeune femme

Dans cette lumière douce et basse c’est elle, cette jeune femme, la trentaine, ces yeux bruns, cheveux courts et noirs, une frange. Elle porte une chemise à grands motifs ethniques, on est en 1972. Les paupières inférieures sont gonflées, enveloppées d’ombre et de mascara défait. Elle sourit, un de ces sourires qu’on va chercher loin. Elle est assise devant une Continuer la lecture#photofictions #03 | cette jeune femme