#boost #07 | Conjugaison des conjurations

Humidifier le bout de ses doigts au moment de remonter ses chaussettes sous les talons. Opérer la même suite de gestes pour se laver ou se raser, procéder toujours dans le même ordre, sans savoir ni pourquoi, ni d’où vient ce geste. Fermer les yeux au moment du décollage d’un avion et faire défiler dans sa tête une succession d’images Continuer la lecture #boost #07 | Conjugaison des conjurations

#boost #06 | Des visages, des figures

Amas de têtes, empilées sans ordre, l’une dévorant l’autre, dans un combat déloyal, mâchoire collée, peau à peau, indistincte, dans la masse qui s’étire, l’ombre prolifère, absorbe tout sur son élan. C’est à peine si tu oses les regarder en face, tes voisins. Difficile de les nommer ainsi, dans la tension de leur expression. Tendus, nerveux, fuyants. Dans la proximité Continuer la lecture #boost #06 | Des visages, des figures

#boost #04 | Faire face

Tenir tête — face à l’incertitude — lutter contre malgré le doute — Le tremblement de ma lèvre supérieure — Même si on se sent plus ou moins seul — On ne relève pas ce qui vient — Il s’insinue dans chaque faille — ronge les contours du jour — détruit les certitudes les unes après les autres — Il Continuer la lecture #boost #04 | Faire face

# Boost #03 | Un vide qui rien ne comble

La gorge se serre sans prévenir. On se croyait en sécurité tout à coup l’incertitude nous envahit. Ça commence par des picotements dans la nuque, avant de descendre jusqu’au ventre, s’insinuant par ondes successives, lentement, sans bruit, à travers tout le corps. Les muscles tendus, les épaules endolories, l’air se comprime brusquement dans la poitrine. Rien ne bouge, pourtant tout Continuer la lecture # Boost #03 | Un vide qui rien ne comble

#40jours #double | Quitte ou double

Je suis assise en train de lire un livre à l’ombre d’un arbre du jardin du Luxembourg. Un homme s’approche de moi, je ne sais pas ce qu’il cherche, un appui, un conseil, s’il a besoin d’aide, est-ce qu’il souhaite que je lui indique son chemin, que je l’aide à sortir de l’impasse dans laquelle il a l’air de se Continuer la lecture #40jours #double | Quitte ou double

#40jours #11 | Perdu éperdu

C’est un moment de basculement, de renversement inattendu, tu as l’impression qu’il s’éternise alors qu’il ne ne devrait durer qu’un instant, un instant suspendu où tu te retrouves perdu, dans la ville, dans ce jardin que tu traverses où tout semble soudain si différent du paysage que tu connais, que tu as l’habitude de parcourir, les allées qui traversent le Continuer la lecture #40jours #11 | Perdu éperdu

#40 jours #07 | Labyrinthe

Au dernier étage de ce grand magasin, en plein cœur de Tokyo, la vue est magnifique, dans cette lumière laiteuse de l’après-midi. La veille, tu es venu accompagné par un guide qui connaît bien la ville. C’était le clou de sa visite. Tu as réussi à monter à nouveau jusque-là. La vue est tellement incroyable. Toute la ville se déploie Continuer la lecture #40 jours #07 | Labyrinthe

#40jours #01 | tout commence par la fin

Rien. Ne pas savoir où ni quand. Du noir, une lumière s’échappe incertaine, hérissée et granuleuse, sur la joue le picotement de l’herbe aux senteurs tenaces qui contrastent avec l’âpreté de la poussière. Bribes de sensations confuses, à même le sol. Le froid dévore la sensation, l’efface. Trouble de ne rien sentir. Le visage collé contre le sol, tu fixes Continuer la lecture #40jours #01 | tout commence par la fin

#P5 | La désorientation de l’accidentel

Cette sensation de passer à l’extérieur du temps, le sol de dérobe, perte de repères et d’équilibre, propulsé d’un coup au-delà de nous même, dans l’inconnu d’un état de glissement vertigineux. Il n’y a rien, pour le moment, qui nous menace — sauf que tout nous menace. Le corps tremble, le centre de gravité n’est plus le même. Tout nous Continuer la lecture #P5 | La désorientation de l’accidentel

Ouvertures

      Trains en gare files de wagons rangées de fenêtres où se penchent les voyageurs suites d’images brouillées par la vitesse la vie défile les jours se traversent comme le paysage et la nuit veilleur où en est la nuit la nuit dense la nuit profonde quand le voyage doit durer jusqu’au bout de la nuit et que de faibles Continuer la lecture Ouvertures