#40 jours #12 | Ça qu’ils voient

Le carrelage blanc et noir des coursives remonte assez haut sur le mur. Certains carreaux manquent. À la place, sur le béton, autour des plots de colle qui restent, des accumulations de poussière et de crasse. Pourquoi ceux-là ont disparu ? Jamais remplacés. Sur les escalators qui débouchent du centre commercial, ces longs poils noirs synthétiques qui restent mystères. Souvent, à Continuer la lecture#40 jours #12 | Ça qu’ils voient

#40 jours #12 | Arpenter l’intervalle

En sortant de chez soi, brusque changement d’air, choc thermique et sonore, les oiseaux chuchotent dans les branches des arbres, les voisins pépient aux fenêtres de leur appartement, le vent souffle dans les branchages encore verts, l’air est encore frais malgré le soleil. Un verre à Cognac est resté toute la nuit sur la table basse de la minuscule terrasse Continuer la lecture#40 jours #12 | Arpenter l’intervalle

#40jours #10 | à Colombes-les-Vallées elle chantait

« Le Rassemblement national (RN) réalise une percée historique en faisant élire 89 députés dans cette nouvelle Assemblée et devient, hors coalition, le parti d’opposition qui compte le plus d’élus. Pour la première fois lors d’un scrutin majoritaire sous la Ve République, le parti d’extrême droite dépasse aussi largement le seuil des quinze députés nécessaires à la constitution d’un groupe parlementaire, Continuer la lecture#40jours #10 | à Colombes-les-Vallées elle chantait

#40jours #04 | confettis du quotidien

Sol. Si seulement. Lumière rasante, abrasive sur le bitume gris fer, gris parle, tout en nuances et traces de pas, salissures, le gris se fonce, se fronce, vite, vite, se plisse et s’épaissit, matière changeante, gluante et souple, rigide ou sèche, ancienne ou plus récente, difficile de voir la différence dans ce mélange des genres, tons sur tons, la frontière Continuer la lecture#40jours #04 | confettis du quotidien

#40 jours #03 | Les Gaboriau

Qui connaît Émile Gaboriau ? Qui l’a lu ? Quel livre ? L’Affaire Lerouge, son plus célèbre ? Le Chantage ? Les Gens de bureau, La Vie infernale ou La Disparition ? Non ? C’est qu’on ne lit plus beaucoup Gaboriau. D’ailleurs, moi-même… Qui se souvient de Gaboriau ? À Saujon, où il est né là en 1832, c’est la célébrité locale, et comme il a écrit des Continuer la lecture#40 jours #03 | Les Gaboriau

transversale # 03 | son chapeau tout gelé était-il bien le chapeau de sa femme ?

Le chapeau à terre ne sait plus ce qu’il est, mais comment faire maintenant que je n’ai plus de tête où me poser , je suis fou ? je suis aveugle ? je n’existe plus ? Et mon étiquette ? Elle me dit made in China, vraiment ? Ça m’étonne. Impossible. Mais où est-elle ? Pourquoi me fuit – elle Continuer la lecturetransversale # 03 | son chapeau tout gelé était-il bien le chapeau de sa femme ?

autobiographies #09 | De la rue du faubourg Poissonnière à la rue d’Alésia

Elle et son frère habitaient rue du faubourg poissonnière au sixième étage; un grand appartement mansardé qui donnait sur le métro aérien. L’immeuble cernait une cour rectangulaire; trois entrées à trois escaliers. L’entrée principale pourvue d’un ascenseur se trouvait, après qu’on eut franchi la large entrée dallée, sur la gauche de la loge de la gardienne — concierge; disait-on ces Continuer la lectureautobiographies #09 | De la rue du faubourg Poissonnière à la rue d’Alésia

#L3 | Chemin d’Agoretta

Ses yeux sont encore plissés de nuit tapissés de sommeil lorsqu’elle courbe le dos pour s’incliner, pour voir à qui Robert a ouvert la porte en bas si tôt le matin. La première marche de l’escalier grince, l’une de ses oreilles siffle, un train vient de passer, au ralenti, la gare est juste un peu plus bas, elle ne sait Continuer la lecture#L3 | Chemin d’Agoretta

#L1 | Chemin Noir

La rue. On descend la rue. Un coup d’œil sur la plaque, Chemin Noir. La rue courbe. À droite, bord extérieur, des petits pavillons à droite, une allée, un petit jardin, parfois la voiture ou la moto devant le garage, qui peut être ouvert, murette et portail fermé. À l’intérieur de la courbe, la caserne des pompiers, une sorte de Continuer la lecture#L1 | Chemin Noir

Lieux int dits

En me rendant au 60 de la rue Pigalle je ne pensais pas revoir la 4L blanche de ma mère ; j’imaginais plutôt y projeter Baudelaire. Une fois par mois, ma mère s’arrêtait rue Pigalle. Nous l’attendions, mon frère et moi dans l’automobile garée en double file devant le 60, ou le 62, de la rue. Elle se tournait vers nous Continuer la lectureLieux int dits