#anthologie #22 | avant-hier il ne neigeait pas

Rue de Steinkerque avant-hier dans la rue bondée – et en levant la tête le Sacré Cœur était toujours là – , j’ai croisé un groupe de touristes silencieux , en tête du groupe, une femme, leur guide certainement, tenait à bout de bras un parapluie rouge fermé ; la dernière fois il était jaune et comme il pleuvait l’homme le Continuer la lecture#anthologie #22 | avant-hier il ne neigeait pas

#anthologie #12 | Québec, Nouméa, Cayenne

Blanc, tout est blanc. Après les nuages, l’avion descend dans le blizzard. Un court instant, l’embâcle sur le fleuve. Il fait moins vingt-sept. Même pas froid. Le bel accent de celle qui m’accueille. Sur la vitre arrière de sa voiture, elle réclame l’application de la loi 101. Rouge, tout est rouge. Saignées dans le vert. D’en haut, la terre n’est Continuer la lecture#anthologie #12 | Québec, Nouméa, Cayenne

#anthologie #07(2) | la baie

La vitesse avec laquelle la lumière remontait; j’avais éteint la lampe, mais, à cause de l’écran de l’ordinateur allumé, je ne pouvais échapper à mon reflet; derrière le vitrage quelque chose tremblait, était-ce mon reflet ou le feuillage qui tamisait la vue en plongée sur la baie; était-ce ma peur de voir venir le jour; sur la vitre les poussières Continuer la lecture#anthologie #07(2) | la baie

#anthologie #02 | Le couloir

Un vieux domaine du Midi de la France, entre pinèdes, cyprès et vignes. Une entrée discrète, un escalier étroit maçonné, en colimaçon, une porte simple en bois épais. Derrière la porte, on débouche sur un couloir tout en long, perpendiculaire à la porte d’entrée. Des portes de chaque côté s’ouvrent sur cuisine salon chambres. Mais c’est le couloir qui est Continuer la lecture#anthologie #02 | Le couloir

#anthologie #02 | La chambre Tendakayou

Il serait là, silhouette massive, assis au bord du lit, jambes pendantes, face à l’armoire semée de pétales multicolores, avec à sa gauche un coin de penderie fermé d’un rideau aux rayures colorées assorti à ceux de la fenêtre ouverte sur le jardin. Il ne bougerait pas, corps empli de sommeil. Il est des lits comme des voyages dans des Continuer la lecture#anthologie #02 | La chambre Tendakayou

#versuneécopoétique #02-01 | vers un…

#02 | à compléter Boite de serviettes périodiqueOn ne dit pas le sang qui fait tourner le vin du chai – sinon à mots détournés –, ce qui entoure le corps des femmes est tabou. Il y a « rouge », « anglais débarqués », «truc» (même « machin ») : surtout truc. Tu as tes trucs ? La mère note dans le calendrier (menstruel): Continuer la lecture#versuneécopoétique #02-01 | vers un…

#gestes&usages #03 | rêve 2

Ne te retourne pas comme ça, dit la femme à mi-voix à l’enfant ; on ne peut pas dévisager les gens … C’est quoi dévisager ? Fixer. Mais pourquoi elle a ça la dame ? Je me cherche dans la vitre du train, le gel fait vibrer la lumière, je vois une ombre et le paysage urbain, c’est beau cette tour qui rouille. Continuer la lecture#gestes&usages #03 | rêve 2

#gestes&usages #01 | La jupe rouge

Les croquantes, 19 mai 2020 À cause de l’écran noir et blanc de la télévision l’enfant avait pris l’habitude d’inventer des couleurs au monde et sur le petit écran grâce à son imagination tout devenait plus beau que la réalité. C’est à cette époque qu’elle commença à rêver en noir et blanc pour pouvoir colorier le monde à sa façon, Continuer la lecture#gestes&usages #01 | La jupe rouge

#enfances #03 I Voler ou presque

Postée sur la plate-forme surplombant la grange pleine de foin, elle regarde vers le bas, les yeux écarquillés. Le dénivelé est énorme. Se pencher. Pourquoi ? Tête en avant, le reste du corps basculé vers l’arrière, elle s’arrime au plancher, jupe rouge coincée entre les jambes, genoux verrouillés. Le vide représente cinq fois la hauteur de son corps. Calculer. Ma taille multipliée Continuer la lecture#enfances #03 I Voler ou presque

#été2023 #05 | les mains de Marie

FrançoisMarie se penche et je vois dans le bas de son dos l’étiquette qui dépasse comme un petit drapeau comme pour dire n’avancez pas, je vois au bas de ses vertèbres l’os aigu et la peau entre la chemise et le pantalon lâche sur les reins, la peau à vif, parce que depuis longtemps, et tous le savent — je Continuer la lecture#été2023 #05 | les mains de Marie