#anthologie #21 | la classe morte et 14 notes

(A) c’est une photographie de groupe. Tu te trouves au dernier rang comme sont les grands :  « W. mais il a une tête en trop »dira cinquante-cinq ans plus tard ce médecin Polonais (1) dans le documentaire. (2) Cette photographie je l’ai toujours connue, elle dépassait (3) de la poche intérieure de la mallette (4) que tu trimbalais avec toi dans les Continuer la lecture#anthologie #21 | la classe morte et 14 notes

#anthologie #21 | ressassement ou remords

Seule dans la petite foule bavarde qui suit son chemin entre échoppes et table. Seule dans le désert du trottoir sur lequel rebondit la lumière ardente 1. Seule avec mes pensées parmi vos corps, vos rires, vos exclamations et vos muettes ruminations 2. Seule avec mon couffin parmi les sacs de carton siglés dansant au bout des bras 3. Seule Continuer la lecture#anthologie #21 | ressassement ou remords

#anthologie #20 | Laure

Sur la photo de classe tu as l’air d’une chipie, les pieds non pas alignés comme les autres pieds devant les chaises, mais sur la pointe, prêts à bondir. Tu as la tête penchée, tu fais la moue du bout des lèvres, les photos de classe en quatrième tu t’en foutais. Tu portes une chemise d’homme à carreaux, tes cheveux Continuer la lecture#anthologie #20 | Laure

#gestes&usages #05 | train à l’arrêt

Train en gare de départ. Vingt-deux-heures. Voiture bondée. Cinq déboulent. Pas de danse ; ils, elles, dans les vingt ans. Leur langue autre, presque un chant, portugais je pense. Couleurs . Losanges, carrés, fleurs… pulls, écharpes : un faux air Soixante-dix. Deux garçons et trois filles. L’une d’entre eux, cheveux noirs très courts, visage juste sorti de l’enfance : son rayonnement. Continuer la lecture#gestes&usages #05 | train à l’arrêt

#gestes&usages #02 | (3) entrer

Comme s’excusant. Le buste se penche, la tête franchit le seuil la première. Le regard balaye. S’est penchée comme s’avancer, puis se retranche, se retire derrière le chambranle. Un repli avant d’oser. Comme reprendre souffle. A bout de souffle avant l’effort (mais vas-y maintenant !) Enfin un pied s’avance, s’excusant presque, comme tâter l’eau avant d’entrer : frissonne; l’autre vient Continuer la lecture#gestes&usages #02 | (3) entrer

#été2023 #03 | des mots qui lui viennent

On dit qu’Anne-Marie est née en deçà des monts, qu’elle connaît tous les chemins alentours, celui de Sant Agostino, au bout duquel il y a les ruines de San Pancrazio où elle aime se cacher. Juchée sur un tas de pierre, elle fouille le vallon et le ciel, scrute l’horizon, observe la métamorphose des nuages, leurs ombres sont comme des Continuer la lecture#été2023 #03 | des mots qui lui viennent

# 40 jours # 37 suite | de (non) pèlerinages

À Ixelle au cimetière où il n’y a plus de tombe — Dans la blanchisserie où Reverdy l’avait vue repasser et où Degas l’aurait peinte, dans cette rue de Paris dont on n’a pas su l’adresse — Sur la terrasse de bois de la maison de bois de Quincy qu’on ne trouve que sur la photographie — À Odessa ou Continuer la lecture# 40 jours # 37 suite | de (non) pèlerinages

#40jours #34 | L’étrangeté de l’immédiat

Au fond de la propriété de nos voisins qui délaissaient leur jardin pour ne vivre que du côté rue, à l’opposée de chez nous, une vieille fosse de compostage était négligée depuis longtemps. Le jardin n’était plus entretenu, à l’abandon. À l’automne, les nombreux arbres du parc perdaient leur feuillage roux en abondance, le sol était régulièrement recouvert d’une épaisse Continuer la lecture#40jours #34 | L’étrangeté de l’immédiat

#40 jours #21 | lézard days

Premier jour: délimitation précise de l’aire d’observation-action. Compte tenu de la difficulté de l’observation participante envisagée, celle-ci se limite aux alentours proches de la maison s’étendant jusqu’aux bureaux annexes situés aux abords de la piscine sur la planche supérieure dominant l’habitat principal. Dans cette aire, l’importance de nombreux murs et murets de pierres sèches mérite une attention toute particulière. Deuxième Continuer la lecture#40 jours #21 | lézard days

#40jours #22 | PCF comme Place du Colonel Fabien

D’où je suis, derrière la fenêtre de la bibliothèque, à mon poste de travail, lorsque je relève la tête de mon clavier ou détourne les yeux de mon écran. Depuis le deuxième étage de la bibliothèque, j’observe la rue en contrebas. Au fil de saisons. Dans les changements de lumière et de température, selon un invariable point de vue qui Continuer la lecture#40jours #22 | PCF comme Place du Colonel Fabien