#anthologie #08 | l’instant précis où j’ouvre la porte

La poignée ressemble à ces porte-manteaux en métal qu’on accroche au mur. Je me suis toujours demandé à quoi pouvait servir un porte-manteau fixé à hauteur de nombril. Un enfant devait dormir ici. Je suis allongé sur mon lit, le dos calé sur deux oreillers, je lis le Journal de Kafka et je vois ce porte-manteau que je n’avais jamais Continuer la lecture#anthologie #08 | l’instant précis où j’ouvre la porte

#anthologie #08 | la chambre

c’est bizarre, me dis-je ; il semblait que la porte avait glissé de quelques centimètres sur sa droite et qu’elle s’était soulevée – oh, mais de presque rien. Quelqu’un qui n’aurait jamais dormi là ne l’aurait sûrement pas remarqué. J’aurais pu aller chercher un mètre  pour vérifier seulement mes pieds avait rétréci et j’avais peur en me levant de perdre l’équilibre. Il Continuer la lecture#anthologie #08 | la chambre

#boucle2 | traces, brouillons, bribes, restes…

#2 #03 Gertrude Stein | Chez ces gens là ( pas de royaume mais des Cheval, des Cocu, des Corneau et des Dupire…) La famille Dupire repose dans le cimetière de C., un grand avec un monument aux morts, des corneilles y rêvent à plein temps; trois caveaux en trois allées : pas Jacqueline. Jacqueline Dupire la cadette qui avait Continuer la lecture#boucle2 | traces, brouillons, bribes, restes…

#enfances #09 | de trois chambres

Une pièce de taille moyenne, peinte de gris très pale. Quand on tourne le dos à la porte fenêtre, haute et assez étroite, qui ouvre sur un balcon régnant entre une avancée jusqu’à l’aplomb du rez-de-chaussée, deux ou trois étages en dessous, et la porte fenêtre un peu plus grande de la pièce voisine, la porte peinte en jaune qui Continuer la lecture#enfances #09 | de trois chambres

#été2023 #01 | Organiser la solitude

Elle avait d’abord pensé la solitude comme la solution. Que ceux avec qui elle vivait acceptent – elle ne leur demandait pas de comprendre, elle s’engluait dans leur empathie – acceptent l’idée qu’elle ne se sente pas délaissée s’ils partaient sans elle. Elle avait mis du temps, elle, à comprendre que leurs protestations trahissaient leur peur et leur rancune à Continuer la lecture#été2023 #01 | Organiser la solitude

autobiographies #04 | 1992196519831977196920111994

1992 octobre boulevard de Port Royal – une toute petite chambre – jaune – du bout d’un couloir – roulement – charriot – cris comme oisillons – autres voix et café brûlé – quelque chose de féroce – dans le ventre ce n’est pas la faim.  1965 juin Lusignan – porte avec une grande serrure – clé au bout d’une Continuer la lectureautobiographies #04 | 1992196519831977196920111994

autobiographies #07 | «Ouvre la porte.» El gato negro.

En fait je n’aime pas les portes, j’aime ce qu’il y a derrière. Mais il faut l’ouvrir d’abord! Devant la porte de la cave, tous ensemble, la sirène vient de donner l’alerte. Juste comme il va l’ouvrir, le panneau du bas saute, premier souvenir à quatre ans de ce panneau devant nos pieds .La porte d’entrée des grands-parents, le heurtoir Continuer la lectureautobiographies #07 | «Ouvre la porte.» El gato negro.

autobiographies #07 | bruits de porte

Porte de la chambre des enfants vue du dedans. Je suis couchée dans le lit. La porte est à l’opposé dans la diagonale de la pièce, presque angle gauche du mur. Quand il est l’heure dormir, je fixe le rai de lumière à la limite du parquet – un beau parquet en chêne, presque trop beau pour une maison aussi Continuer la lectureautobiographies #07 | bruits de porte

#L6 L’attente

J-1 Il réajuste les jumelles. C’est bien là. Il n’y a pas de doute. Une ferme aux volets verts, c’est bien cela, même si la peinture défraîchie s’effrite et laisse apparaître du gris sous le vert. La piscine désaffectée, la fontaine, le hangar, tout est à sa place, même ce pneu plein de sable avecses vieilles pelles en plastique et Continuer la lecture#L6 L’attente

porte rouge

C’était rue T., la porte rouge,  un peu après la rue Legendre sur le trottoir de gauche, en montant, quand vous veniez du square des Batignolles. Nous la montâmes et nous la descendîmes plus de vingt ans cette rue qui menait porte rouge : une porte à doubles battants d’un rouge franc, vermillon plutôt que laque de chine, avec ses Continuer la lectureporte rouge