Vers un écrire/film #05 | je veux saisir Graciela Iturbide

Je veux saisir Graciela Iturbide là, à cet instant où elle attrape l’appareil photo que son père, photographe amateur, lui a offert. C’est la porte de l’adolescence qu’elle pousse munie d’un objet médiateur entre elle et le monde. Elle penche sa tête sur l’objet qu’elle tient à deux mains et plonge dans son monde interne. Je veux saisir Graciela Iturbide Continuer la lectureVers un écrire/film #05 | je veux saisir Graciela Iturbide

autobiographies #14 | fragments-images

en bordure de la ville, gros points d’interrogation peints en rouge sur bouts de murs blancs un hippopotame regarde les visiteurs de la ménagerie du cirque qui l’emploie depuis l’eau douteuse de la cage où il croupit dans le métro une jeune en survêtement pastel aborde les passagers, son regard vide dans la chambre du service psy une balafre sur Continuer la lectureautobiographies #14 | fragments-images

#P9 A la lumière crue

C’est une photographie carrée en noir et blanc légèrement floue. On y voit une femme de profil, jusqu’aux hanches. Elle est debout devant une maison que l’on devine de plain-pied. Au-dessus de sa tête, un toit de planches blanches, dont débordent des feuilles de bambous. Contre le mur de la maison, à l’arrière-plan, on distingue un escabeau et une chaise Continuer la lecture#P9 A la lumière crue

#L9 | La beauté de l’accumulation

Avec modération Il reste assis toute la journée dans un bureau aménagé en open space plongé dans la pénombre, éclairé par la seule lumière bleutée de l’écran de son ordinateur, dans un box étroit, à côté de ses collègues, installés tout comme lui dans leur box, effectuant les mêmes tâches répétitives. Ils ne se parlent que lors de nos pauses. Continuer la lecture#L9 | La beauté de l’accumulation

#P9 | Fouille fragile

Une sensation de fragilité à tourner les pages du vieil album, à soulever la feuille d’ange pour découvrir les photos cachées dessous. Elles sont installées côte à côte, plus ou moins en fonction des formats et par ordre chronologique. En dégager une de ses coins transparents avec précaution. C’est une photo noir et blanc, petit format avec bord dentelé. On Continuer la lecture#P9 | Fouille fragile

#P9 | Les indéfectibles

C’est une photo de l’album. Une petite photo en noir et blanc qu’on a eu la bizarrerie de glisser dans un cadre, un cadre qui la bouffe, qui la rend comique. Le cadre a une forme inhabituelle, qui donne des impressions de retour à la petite école. Il s’agit d’un cadre découpé comme un soleil ovale. On dirait une explosion Continuer la lecture#P9 | Les indéfectibles

#P9 | L’énigme des visages

C’est une ancienne photographie en couleur, dont les teintes ont virées sépia avec le temps, elle a été découpée en minuscules morceaux, si on les compte on peut en dénombrer vingt-cinq, aux formes variées, déchiquetés en petits fragments tels des confettis de carnaval mais recomposés comme on le ferait avec les pièces d’un puzzle, sans doute parce que la photographie Continuer la lecture#P9 | L’énigme des visages

#P9 elle attend une réponse

Une photographie en noir et blanc, empruntée d’un album de famille qui n’était pas le nôtre, il n’y a jamais eu dans la maison de ma mère d’album de famille. Au dos, une mention, Pauline et marraine. Une occasion rare sans doute pour ces deux femmes d’être réunies, rapprochées dans le cadre, une photo prise à la maison, par un Continuer la lecture#P9 elle attend une réponse

#P8 E.W.H : Report of the death of an american citizen

Tu nais en Amérique un 29 juillet 1892. Tu meurs un 6 janvier 1930 d’une hémorragie cérébrale à l’Hôpital civil d’Ixelles: 61 rue du cygne en Belgique.Tu as 37 ans et 5 mois. Le sang envahit ta tête. « decedent was indigent at the time of is death and left nothing but a few warm clothes » Le défunt était indigent au Continuer la lecture#P8 E.W.H : Report of the death of an american citizen

#L6 | Le temps de parcourir une solitude

Je voulais m’en assurer, j’ai profité d’une partie de quelque chose pour me glisser par la porte de la cuisine. Il est facile d’entrer. Se promener en intérieur quand elles s’imaginent seules. Prendre mon temps. Préférer les endroits sombres, frais et secs. Les recoins où l’on se glisse en une fraction de seconde. Devenir meuble pour faire la blague. Préférer Continuer la lecture#L6 | Le temps de parcourir une solitude