#anthologie #18 | A la recherche du regard perdu

Combler le vide – J’observe les gens qui mitraillent le réel avec leur téléphone ou leur appareil photo dernier cri, qui accumulent, leur regard est filtré, la présence est absence, l’écran fait office de spectateur. Le monde devient spectacle et chacun veut en garder un témoignage subjectif. Combler le vide de son incapacité à être présent au monde, de sa Continuer la lecture#anthologie #18 | A la recherche du regard perdu

#anthologie #18 | du grain dans la machine

bébé dans le ventregrâce à l’intelligence artificielle, vous pouvez découvrir avant sa naissance la tête qu’aura votre enfant à l’âge adulte – impossible en revanche de savoir s’il sera aussi con que son époque réussir sa photo d’identité certifiée conformepositionnez la hauteur du siège pour que les yeux rentrent dans les orifices prévus à cet effet, une fois en place, Continuer la lecture#anthologie #18 | du grain dans la machine

#anthologie #18 | six façons de figer le monde

ne plus penser rester bouche bée devant l’émerveillé bouche fermée face au danger cerveau éteint face au trop plein | figer le monde | la photographie prise sans le vouloir dans un geste anodin de ses orteils sur la pierre grise ou du ciel et de la trace d’un avion qui le traverse parler une langue que personne ne comprend et suspendre Continuer la lecture#anthologie #18 | six façons de figer le monde

#anthologie #10 | maillons d’une vie ordinaire

Elle a trente ans. Les doigts du coiffeur retiennent son mouvement, et le ciseau lui frôle le menton. Elle aimerait changer de tête. Un jour elle aura soixante-sept ans, et le discours d’adieu des collègues, malgré elle, et leur petit cadeau, lui feront venir des larmes aux yeux. Elle se forcera une dernière fois à sourire à un chef de Continuer la lecture#anthologie #10 | maillons d’une vie ordinaire

#anthologie #01 | c’est pas rien

Et vous vous êtes qui ? sur mon lit, j’habite à l’hôtel L., je ne peux pas bouger. J’ai eu une galerie, beaucoup d’argent, tout perdu par ma connerie seulement. J’avais noté rendez-vous avec vous aujourd’hui ah non c’était en avril, le 19 avril. Moi c’est G. Vous étiez dans la photographie. Hôtel L., photographie, voix d’outre-tombe, une autre vie, Continuer la lecture#anthologie #01 | c’est pas rien

#nouvelles-2 boucle 2 #1 | C’est le matin que les choses arrivent

Table des matière 1_C’est le matin que les choses arriven 2_Ruth Henry 3_La fratrie B., une photographie 4_Quatre lettres retrouvées de Ruth Henry à Unica Zürn 1_C’est le matin que les choses arrivent C’est le matin que les choses arrivent. Depuis la gare de Bordeaux, je descends à l’arrêt de bus Bibliothèque. Je vais rendre visite à Gérard Sendrey, créateur. Continuer la lecture#nouvelles-2 boucle 2 #1 | C’est le matin que les choses arrivent

#été2023 #14 | réflexion(s)

Du côté de l’anse opposé à celui où nous étions je ne pouvais rien percevoir de ce rare moment. Rien, sinon l’indicible beauté du miroir de l’eau tremblant le ciel. Rien, sinon la lumière qu’elle seule sait apprivoiser. Lumière plurielle, changeante, rasante à l’heure d’une marée montante.

#été2023 #03 | ou l’un des tiens

Comme je le disais, ce n’est pas le portrait de la Konstanze qui aura fait couler le plus d’encre, mais celui du Garde du Corps. Si l’on sait que l’homme de la photo occupait cette fonction, c’est tout simplement qu’elle est mentionnée dans un cartel maniéré, incrusté dans le cadre. Il en va de même pour tous les autres portraits, Continuer la lecture#été2023 #03 | ou l’un des tiens

#été2023 #01 | d’où j’écris

Je me suis installée dans la chambre de l’aile nord, mais ce n’est plus la même chambre, puisque l’aile nord a été entièrement détruite il y a deux ans, qui menaçait d’attirer la maison tout entière vers la mer. C’est donc dans la chambre de l’aile reconstruite que je m’installe. Les murs de pierres ont été remplacés par une structure Continuer la lecture#été2023 #01 | d’où j’écris