#anthologie #24 | Arles, rencontres de la photographie, des gens dorment

Sur les murets de pierre du cloître Sainte Trophime une femme et un homme dorment joue contre joue ; mais pas corps contre corps, la largeur du banc ne le permet pas. Ils dorment profondément. Exténué.es mais heureux. Le bonheur se lit sur leur visage. Exténué.es par la chaleur, le marathon des visites d’expos photos ou la nuit d’amour. Face Continuer la lecture#anthologie #24 | Arles, rencontres de la photographie, des gens dorment

#anthologie #20 | Mémoire vague

Toi, les photos que j’ai gardées, collées dans de vieux albums que je n’aurais pas feuilletés sans cette invitation à creuser les lignes des images, ta peau de lait tachée de rouille et tes cheveux frisés, denses et frisés, presque crépus, descendant en triangle jusqu’à tes épaules, toi de face et toi de dos et tant de visages, toujours, autour Continuer la lecture#anthologie #20 | Mémoire vague

#anthologie # 22 | Le terrain vague de Ménilmontant

30 septembre 1988. J’habite alors boulevard de Belleville, je suis étudiante et je loue à un ami une chambre dans son appartement. Appareil photo autour du cou, je découvre jour après jour le quartier. Jusqu’à ce jour de septembre où je remonte la longue rue de Ménilmontant et sur le trottoir de droite, derrière des palissades où une brèche me Continuer la lecture#anthologie # 22 | Le terrain vague de Ménilmontant

#anthologie #21 | la classe morte et 14 notes

(A) c’est une photographie de groupe. Tu te trouves au dernier rang comme sont les grands :  « W. mais il a une tête en trop »dira cinquante-cinq ans plus tard ce médecin Polonais (1) dans le documentaire. (2) Cette photographie je l’ai toujours connue, elle dépassait (3) de la poche intérieure de la mallette (4) que tu trimbalais avec toi dans les Continuer la lecture#anthologie #21 | la classe morte et 14 notes

#anthologie #20 | Trois instants de toi

J’ai le souvenir de trois photos de toi. Sur la première, tu dois avoir 7 ou 8 ans. Tes parents ont du t’amener chez le photographe à Paris. Ton regard un peu inquiet vers le lointain, ta coupe de cheveux à la Jeanne d’Arc, ton costume marin foncé, col carré sur plastron rayé, ta bouche abattue… tu ressembles à un Continuer la lecture#anthologie #20 | Trois instants de toi

#anthologie #20 | celle qui dépasse

C’est une photographie de groupe. Tu te trouves au dernier rang comme sont les grands :  « W. mais il a une tête en trop »dira cinquante-cinq ans plus tard ce médecin Polonais dans le documentaire.Cette photographie je l’ai toujours connue, elle dépassait de la poche intérieure de la mallette que tu trimbalais avec toi dans les studios de cinéma ; et quand tu changeais Continuer la lecture#anthologie #20 | celle qui dépasse

#anthologie #20 | Danish-red-skin

Longtemps je n’ai pas su ton nom, je l’ai imaginé. Sur la seule image que je connais de toi, on te voit assise sur les marches du perron d’une maison de bois, c’est en Amérique à Quincy en Floride apprendrai-je plus tard. Longtemps je t’ai cru danoise. J’ai imaginé ta traversée sur le bateau à côté de ce père aux Continuer la lecture#anthologie #20 | Danish-red-skin

#anthologie #18 | A la recherche du regard perdu

Combler le vide – J’observe les gens qui mitraillent le réel avec leur téléphone ou leur appareil photo dernier cri, qui accumulent, leur regard est filtré, la présence est absence, l’écran fait office de spectateur. Le monde devient spectacle et chacun veut en garder un témoignage subjectif. Combler le vide de son incapacité à être présent au monde, de sa Continuer la lecture#anthologie #18 | A la recherche du regard perdu

#anthologie #18 | du grain dans la machine

bébé dans le ventregrâce à l’intelligence artificielle, vous pouvez découvrir avant sa naissance la tête qu’aura votre enfant à l’âge adulte – impossible en revanche de savoir s’il sera aussi con que son époque réussir sa photo d’identité certifiée conformepositionnez la hauteur du siège pour que les yeux rentrent dans les orifices prévus à cet effet, une fois en place, Continuer la lecture#anthologie #18 | du grain dans la machine