#anthologie #31 | Guérir on ne peut pas

Guérir on ne peut pas. Les druides, tous, ils l’ont dit, et l’espèce de charlatan même, celui qui est venu avec les marchands du sud. Je boiterai toujours. Ça fait mal, parfois, surtout les soirs de sacrifice, quand on tourne et qu’on tourne et moi, la fille du chef, à régner la promise, la première je dois tourner, et ne Continuer la lecture#anthologie #31 | Guérir on ne peut pas

#anthologie #13 | borne

La borne à tête rouge s’est élevée, en sortant du bitume, pour bloquer l’accès aux voitures, à dix-neuf heures trente exactement, car elle a été programmée pour le faire tout l’été. Ça ne change pas grand-chose pour la terrasse du café au carrefour, pour les attablés, les habitués, sauf qu’au lieu de laisser traîner le regard sur des carrosseries de Continuer la lecture#anthologie #13 | borne

#_04 outils du roman | ton dur vs ton doux ? un ton sur deux, je n’ai pas trouvé l’autre

La jeune fille est seule, assise sur le lit de la chambre d’hôtel. Elle a le regard perdu face à une fenêtre, les yeux rivés vers le ciel, cherchant dans les nuages la confirmation qu’elle a fait le bon choix. Elle n’a pas souhaité l’accompagner à l’extérieur. Elle avait besoin de se poser, de réfléchir, de ralentir toutes ces pensées. Continuer la lecture#_04 outils du roman | ton dur vs ton doux ? un ton sur deux, je n’ai pas trouvé l’autre

#gestes&usages #08 | (premier jet)

Prend la main comme pour. De l’enfant prend la main comme pour, s’incline vers elle comme ; vers l’enfant pour : vers sa main comme pour. Vers elle s’incline délicatement; vers sa main d’enfant : comme un baise-main (comme pour); sort la langue (l’énorme adulte). La sort : lèche. Lèche la main de l’enfant, du bout des doigts ( lunules Continuer la lecture#gestes&usages #08 | (premier jet)

#enfances #04 | cloaque

Et ça ne faisait rien, pourtant : un cloaque. Comme jouer sous la pluie avec le seau plein de terre : non ce n’est rien. La boue sortie d’un coup ( Et la montagne qui se dresse acérée se penche et rit)… Non ce n’était rien … : on allait tout changer, on n’y verrait plus rien : on va tout Continuer la lecture#enfances #04 | cloaque

#enfances #01 | A trois pattes

La grand-mère maternelle La grand-mère maternelle habite une case en bois sans eau et sans électricité posée sur quatre grosses roches. L’enfant rechigne à y aller. La grand-mère n’a pas de temps pour les enfants. Elle les embrassent avec le bout de son nez et ne leur adresse jamais la parole sauf peut-être pour demander si ils travaillent bien à Continuer la lecture#enfances #01 | A trois pattes

#40jours #34 | L’étrangeté de l’immédiat

Au fond de la propriété de nos voisins qui délaissaient leur jardin pour ne vivre que du côté rue, à l’opposée de chez nous, une vieille fosse de compostage était négligée depuis longtemps. Le jardin n’était plus entretenu, à l’abandon. À l’automne, les nombreux arbres du parc perdaient leur feuillage roux en abondance, le sol était régulièrement recouvert d’une épaisse Continuer la lecture#40jours #34 | L’étrangeté de l’immédiat

#40jours #33 | Tirer son épingle du jeu

J’ai mis du temps à comprendre que ce qui me faisait peur, enfant j’ai toujours été très craintif, pas très courageux, je préférais me défiler face à l’adversité, fuir le conflit, me cacher pour éviter les embrouilles, ce n’était pas le danger, la violence des plus forts, des méchants, bien sûr devant eux j’étais impuissant, la violence me tétanisait, je Continuer la lecture#40jours #33 | Tirer son épingle du jeu

#40jours #07 | feuille-escalier

J’aime écrire sur des feuilles de fortune dont je défini les limites et les formes. Ici, feuille-escalier. Brouillon. répertoire d’idée, de souvenirs. A chaque marche, une nouvelle déambulation souterraine. Un souvenir de voyage, un rêve, le décor d’une lecture marquante … Se limiter dans un premier temps au petit espace de la marche. Tout remettre à plat, ensuite. En ne Continuer la lecture#40jours #07 | feuille-escalier

vers un écrire/film #01 | le milieu de la nuit

C’est l’été, le milieu de la nuit. Pays de campagne à découvert. Lune basse à l’horizon de la plaine. Au carrefour de deux petites routes il y a des champs, au milieu une ferme. Tout est calme, silencieux, de ces silences d’avant tempête. L’air fixe, chaud, s’anime parfois d’un bruissement flou. C’est un été de canicule. La chaleur s’insinue partout. Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | le milieu de la nuit