#anthologie #16 | Une recherche impromptue

Jacques a 72 ans. Bedonnant, il a le cheveu clairsemé, et arbore souvent un air jovial. Il n’est pas très bavard. Aujourd’hui, il semble soucieux. Le père et le fils se sont donné rendez-vous dans une brasserie proche du travail d’Elias pour déjeuner. Jacques a tant de choses à dire, mais il se trouve toujours empêché de le faire. Les Continuer la lecture#anthologie #16 | Une recherche impromptue

#anthologie #10 | Les Blouses

Mémé Alice Elle a quatorze ans ans. Elle est élève dans l’école de l’usine du village. Le village s’appelle Villerupt. Elle porte la blouse. Elle a quatre-vingt-sept ans et elle va se coucher comme tous les soirs dans cet appartement insalubre que son fils lui a trouvé dans la ville pas loin de l’île qu’elle déteste mais à laquelle son Continuer la lecture#anthologie #10 | Les Blouses

#anthologie #10 | lui

Il a trente-neuf ans. Il sort du BAM, une salle de spectacle sur Brooklyn. Il vient d’assister à la dernière création de danse contemporaine de Merce Cunnigham. 16 danses pour soliste et compagnie de trois remet en cause beaucoup de choses dans sa vision d’artiste et dans sa vie d’homme. Ou comment lier l’art avec le hasard. D’une écriture fiévreuse, Continuer la lecture#anthologie #10 | lui

#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes (traces, oublis, fables)

table des chapitres 1, de l’art de ranger ses livres 2, histoire de mes librairies3, inventaire de choses perdues4 le livre dans sa matérialité 5/4 – Cortázar quatre stations 5/4 – Cortázar quatre stations « Disparu du film de cette terre », écrit Michaux (c’est toujours un brouillon) Il a dit : Prends-le, je te le donne et il a ajouté, Michaux ne Continuer la lecture#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes (traces, oublis, fables)

#enfances #08 | trois espaces

Souvent le soir, presque chaque semaine, le mercredi ou le samedi quand il n’y a pas école le lendemain, nous jouons ensemble mon petit frère et moi. Notre mère nous laisse nous amuser avec une boîte de fer blanc remplie de boutons. Je n’ai jamais su la raison pour laquelle cette mise à disposition n’est jamais permise dans la journée Continuer la lecture#enfances #08 | trois espaces

#enfances #6 | ta voix – 2

Je ne veux pas croire que j’ai perdu ta voix mais je suis incapable de la dire. Je ne peux avoir perdu ta voix puisqu’elle est en moi et que je te parle, en regardant la photo que j’ai prise de ton visage balayé d’ombre dans une pinède au versant final de ton âge mur, ou sans image, mais tu Continuer la lecture#enfances #6 | ta voix – 2

#enfances #00 | Peur ou furie

Mon père s’éloigne. Il marche d’un pas pressé. Je le suis de loin en loin. Il fait de grands pas décidés. C’est une journée ensoleillée, une légère brise agite les feuilles des platanes. Il marche plus vite que moi. Je ne vois plus mon père. Il a disparu. La foule le masque.Je suis figée devant le passage piéton. Je ne Continuer la lecture#enfances #00 | Peur ou furie

#enfances #00 | prologue, le soir où le Grand Meaulnes s’est perdu

« Profession du père : Néant » J’avoue que j’attendais cet instant, à chaque rentrée des classes. Chaque année, j’essayais d’améliorer le mouvement. Vers les 11 ou 12 ans, je m’arrangeais pour ne pas regarder autour de moi, pour feinter et faire comme si j’écrivais « docteur » ou « manutentionnaire », bref comme si je n’écrivais pas néant. Je ne me souviens pas de la première Continuer la lecture#enfances #00 | prologue, le soir où le Grand Meaulnes s’est perdu

#été2023 #03 | Comme je l’avais dit.

Comme je l’ai dit la dernière fois, je n’en parlerai plus, je n’en parlerai plus comme ça. Elle l’avait beaucoup aimé ce père compliqué et sombre et muet. Les années passant, il y avait eu des griefs, fondés, indétricotables. Maintenant, du dessus, de plus haut, elle le voyait jeune père de famille, enthousiaste, idéaliste, faire des kilomètres en vélo, pour Continuer la lecture#été2023 #03 | Comme je l’avais dit.

#été2023 #03 | « Un café ? »

« il ne reste que l’absence pour se rendre visible » (Claire Marin, Être à sa place, LDP, 2022, p. 39) Comme je l’ai dit, une tignasse et une main dans la demi-pénombre. Endormie sur un matelas improvisé posé sur des palettes. Tout contre une fenêtre aux carreaux cassés et la végétation qui entre dedans à flots verts et lumineux. Je n’ai Continuer la lecture#été2023 #03 | « Un café ? »