#anthologie #19 | images sans statut

En noir et blanc, la blancheur terrible de la lumière, une petite silhouette vieille et rabougrie vêtue de noir au fond à gauche, tenant dans ses bras un flot de linge blanc d’où émerge le petit point rose | que l’image rend en gris |d’une joue de nourrisson ; le visage raviné coiffé d’une toque noire à voilette se tourne Continuer la lecture#anthologie #19 | images sans statut

#anthologie #12 | E. W. N.

Moins qu’un prolongement de la plaine crayeuse, Épernay se présente comme allant de soi, comme étant de nulle part ailleurs que d’entre soi. Des maisons à un étage, larges, aux toits noirs, des maisons à un étage, plates, faites en brique, d’autres en pierre, des immeubles à un étage, même pas deux, ou si peu, des entrepôts des volets des Continuer la lecture#anthologie #12 | E. W. N.

#anthologie #11 | (quand même écrire pas la tête)

le coffre immense un carton et la petite valise la sienne robe et paire de chaussures qui ne serviront plus vitres sales Au soir de pluie vaincue et pierres lavées la rue prend teintes de couchant volets et murs repeints d’ombre Juin chante sans chœur et vers la place comme de poussière rose un nuage traversant l’amer J’enclenche la ceinture Continuer la lecture#anthologie #11 | (quand même écrire pas la tête)

#anthologie #07 | La lumière de l’écran

Le noir de la nuit n’est déjà plus si noir. D’ailleurs, le noir de la nuit n’est jamais vraiment noir, pas intégralement, reste toujours un peu de clair, un peu de jour, de lumière. Pas assez pour bien voir les couleurs en couleurs, mais voir au moins les formes, de quoi se déplacer sans cogner, sans tomber, sans buter dans Continuer la lecture#anthologie #07 | La lumière de l’écran

#anthologie #05 | Comme ton ombre

Tu n’es plus que l’ombre de toi-même, quand tu te regardes tu te trouves plat, tu te trouves sombre, tu marches toujours dans l’ombre, dans l’ombre de toi-même. Tu regardes marcher devant toi ce corps qui t’as déçu, qui n’est plus à la hauteur, ni même à la longueur surtout pour le bras droit, qui n’as pas répondu présent et Continuer la lecture#anthologie #05 | Comme ton ombre

été2023 #02 | on dirait un tableau

Depuis la chambre à usage de bureau, accéder à d’autres espaces déserts ou habités, le frottement des pas contre le sol — sol déjà décrit, plancher se laissant volontiers ranimer au gré des déplacements, ce qui me donne l’idée de commencer à répertorier les zones de grincements couinements et autres bruits émis par le bois, un genre de cartographie —, les trappes Continuer la lectureété2023 #02 | on dirait un tableau

#photofictions #07 | pour ton portrait

L’été la boite noire se fait voûte, tu shootes autant dehors que dedans. Juillet. Là ce sera dedans à seize heures pour ces portraits qu’on t’a commandé: les gens de l’ombre, scénographes, éclairagistes…. Tu es venu par les Baux sur ta moto, la même qui te tuera deux ans plus tard. Tu seras mort sur une voie rapide du côté Continuer la lecture#photofictions #07 | pour ton portrait

#40 jours #30 | Arbore ton plus beau sourire, en un seul jour, tu feras des photos invisibles. Et si tu glisses dans l’eau, tout ce défilé d’ombres.

Arbore ton plus beau sourire. Il le faut, c’est pour ton bien. Sois poli et propre sur toi. Évite les vêtements trop typés. Jette ton chewing-gum. Vire tes piercings, cache tes tatouages. Dans ce secteur l’apparence ça compte. Le sourire, la politesse, important ça aussi, alors oublie pas. Dis oui à tout. Le patron et le client sont les rois. Continuer la lecture#40 jours #30 | Arbore ton plus beau sourire, en un seul jour, tu feras des photos invisibles. Et si tu glisses dans l’eau, tout ce défilé d’ombres.

Maisons perdues, au souvenir chantourné

Il avance. Sur son dos, il porte sa vie en coquille d’escargot. Une spirale sur laquelle il s’enroule et  se vit. Une condamnation, sans qu’il le sache, à se coller contre sa paroi tout au long de son existence. Ses réalités s’y empilent et la vérité se pervertit. Sur un sol en flux, par l’ombre de fragments d’instants volés au Continuer la lectureMaisons perdues, au souvenir chantourné

L’Œil et la Sentinelle – V°2 P#04 Affinité pour la description

Un mardi 23 juillet, dans une rue d’un village du Sud : un jour sans mouvement. Le ciel est  limpide ;  l’immobilité règne et neutralise les éléments. Trente-cinq degrés à l’ombre, quarante-cinq au soleil. Le silence. L’Œil saisit dans son champ de vision la base d’une borne à incendie. Une base carrée encastrée, grise du béton coulé à la base de sa Continuer la lectureL’Œil et la Sentinelle – V°2 P#04 Affinité pour la description