#voyages | nuit et dé-part

Dé-part, la nuit qui précède le départ, c’est déjà le départ, ma pensée en attente du sommeil me ramène toujours cette rengaine. Ça a commencé par une journée qui n’est pas le voyage et pourtant un peu quand même, une étape sur le chemin. On passe chez quelqu’un qu’on connaît, dans un petit appartement, un quartier résidentiel, sans âme, on Continuer la lecture#voyages | nuit et dé-part

#photofictions #06 | en suspension

Phosphènes en suspension dans un silence de nuit flottant sur
des formes sombres indistinctes comme une pluie de cendres devant l’œil cherchant à délimiter les plis d’un drap bordant l’arrondi d’une épaule et la blancheur obscurcie d’une joue pleine d’enfant englouti dans le sommeil emplissant toute la surface carrée de l’image Continuer la lecture#photofictions #06 | en suspension

#photofictions #03 | trou noir

Une nuit profonde où se devine à peine l’arrondi lustré des têtes et des pieds de lits en rotin recourbé, les plis sombres des habits déposés sur une chaise, le drapé d’un rideau à demi tiré, les silhouettes des enfants blottis dans les draps, un corps de poupée plié à angle droit sur le froid du dallage, et un galop noir sur l’horizon des rêves Continuer la lecture#photofictions #03 | trou noir

#photofictions #03 | ton miroir

Assiette. Six mégots sur le bord. Écrasés. Reliefs du repas. Encore traînant. Traces mal essuyées. Cendres. Restes de sauce. Collés. Couverts en vrac. Paquet de clopes. Sans filtre. Presque vide. Légère plongée. Coudes sur la table. Étalés. Verre en main. Cigarette en main. Liquide transparent. Fumée. Volute verticale. Bouteilles. Vin rouge. Plusieurs verres. Plusieurs tailles. Vodka russe. Étiquette rouge. Piment. Continuer la lecture#photofictions #03 | ton miroir

#photofictions #03 | Bientôt l’Est

Une grande assiette de faïence blanche avec un liseré rouge, posée sur le plateau sombre d’une table. À droite, pliée dans une serviette blanche en papier, une paire de couverts. Au centre de l’assiette, des frites et, en dessous, dépassent deux knacks orange vif. Aussi, au sommet de l’assiette, sur la table, une coupelle transparente remplie de ketchup et un Continuer la lecture#photofictions #03 | Bientôt l’Est

#40 jours #31 | SVT Airport

Un jour, j’arriverai par avion. C’est vrai, la voiture c’est tous les jours, le train c’est une fois l’an. Mais l’avion… Pourquoi est-ce que je le prendrais seulement pour des grandes destinations ? Aéroports de Bordeaux, Marseille, Paris, Londres, Lisbonne, Tunis, Montréal… et pourquoi pas Sauveterre en avion de ligne ? La piste va être refaite en dur. Mille quatre cent dix Continuer la lecture#40 jours #31 | SVT Airport

#40jours #31 | Point de fuite

Le sommet d’une colline la nuit, vue fixe, longues secondes qui défilent sur les lumières d’une ville au creux d’une baie, à l’horizon la mer.  Derrière ce qu’on devine être le pare-brise d’une voiture, le regard d’un conducteur ou d’une conductrice, homme ou femme, accompagné ou pas, on ignore ; il suit la route, lente descente dans une obscurité presque totale, Continuer la lecture#40jours #31 | Point de fuite

#40 jours #37 | Au pont

Pourquoi ? Pourquoi remuer ça encore ? Pourquoi ne pas tourner la page comme les autres ? Ils ont dit on oubliera pas, impossible, jamais, mais continuer à vivre, à survivre. Pour toi, non. Tu sais exactement où. Ils t’ont indiqué, montré. Au début, avec un bouquet ou une fleur de ses préférées et puis, ces regards sur toi, leurs regards d’eux dégoulinants Continuer la lecture#40 jours #37 | Au pont

#40 jours #36 | Nos mots à nous les morts

Pourquoi tu viens en pleine nuit ? Tu as honte ? Tu as peur d’être identifié ? Tu crains de croiser quelqu’un ? Un fantôme ? Tu penses peut-être qu’on dort paisible comme nos tombes ? Tu crois que la nuit on déserte les cimetières où vous nous parquez pour venir vous hanter et faire des fêtes diaboliques dans vos cauchemars de vivants ? Tu crois qu’on Continuer la lecture#40 jours #36 | Nos mots à nous les morts

#40jours #34 | tout va trop vite

Ces six frères et sœurs partis au cinéma, elle se retrouve seule dans sa chambre. Elle révise le bac. Dans leur appartement de La Marandinière, les parents discutent à coté, ils chuchotent on n’y arrivera pas, c’est trop dur, il faut qu’ils travaillent vite et payent une pension, la mère proteste, c’est trop tôt ils…mais le père coupe court, c’est Continuer la lecture#40jours #34 | tout va trop vite