#enfances #00 | Murs de nuit

Dans le noir de chaque nuit, ne pas s’endormir et attendre. Surtout ne pas s’endormir et attendre qu’ils soient tous couchés. Attendre puis se relever, se relever dans la nuit et vérifier. Se relever et se glisser vers eux dans le noir et vérifier, comme les autres nuits, qu’ils sont toujours bien là. Pas possible de dormir sans ça, pas Continuer la lecture#enfances #00 | Murs de nuit

#enfances #00 | pas si grande

Non, pas tout à fait noire la nuit. Non, pas de raison d’avoir peur. Une nuit nourrie d’une vague luminosité qui déforme, agrandit les végétaux, les murs ou piquets de jardin, qui effleure le sol irrégulièrement, qui y creuse des trous noirs là où il n’y en avait pas. Une nuit de lumière sombre qui brouille les formes et le Continuer la lecture#enfances #00 | pas si grande

#été 2023 #11 | Première nuit avec ME

Les premières nuits avec ME, c’était dans son appart’. C’était dans un lit trop petit. Ils l’ont déplacé au début. Non, c’était le canapé. Ils ont déplacé le canapé, dans la pièce d’à côté, pour le coller au lit et s’allonger en travers. La tête sur le lit, les pieds sur le canapé, le dos cassé, le cul entre les Continuer la lecture#été 2023 #11 | Première nuit avec ME

#été2023 #10bis | Confessions croisées

« Dans sa table de nuit, elle a caché une lettre dont elle seule connaît le contenu. soupire encore. » Marie s’ennuie de plus en plus, entre deux oublis. Pourquoi tout ce temps perdu ? Le café n’a plus de goût ni de couleur, les pâtisseries sont fades et répétitives comme son reste d’existence. Elle ne souhaite rien de plus que s’effacer Continuer la lecture#été2023 #10bis | Confessions croisées

#été2023 #04bis | demain on ne se lève pas

1-Jumelles, tapis de sol, sacs de couchage, gourdes de thé chaud, chaussettes, deux paires, une pour les pieds, une pour les mains, carnet. Pas de lampe. Pleine lune, samedi soir, tu vas être tranquille, les humains sont ailleurs, tu vas les avoir pour toi seule au bout de ta lorgnette 2-Tu n’aurais pas dû dire oui, tu n’aurais pas dû Continuer la lecture#été2023 #04bis | demain on ne se lève pas

#été2023 #04bis | L’usure des nuits

1 – Quelques lueurs inhabituelles rougeoyaient du dehors. Du balcon l’air se contaminait d’huiles cuites à l’essence, les pin-pon-pin se précipitaient autour de l’énorme rond-point bleu clignotant pour s’arrêter un peu plus loin, mais avant les crépitements. Des hommes en combinaison jaillissaient des camions rouges, courant avec leur casque scintillant, enchaînant les gestes lourds de déroulement et raccordement des tuyaux Continuer la lecture#été2023 #04bis | L’usure des nuits

#été2023 #04bis | dans la nuit de samedi à dimanche elle rêve

Dans la nuit de samedi à dimanche elle rêve d’une biche à terre qu’elle voit ensanglantée depuis un tronc d’arbre sur lequel elle marche en équilibre chaussée de ballerines en velours ocre et terre de sienne. Dans la nuit de samedi à dimanche elle a vu brûler ses vaisseaux et l’a prévenu au réveil qu’elle n’arriverait plus à faire semblant Continuer la lecture#été2023 #04bis | dans la nuit de samedi à dimanche elle rêve

#été2023 #03 | des mots qui lui viennent

On dit qu’Anne-Marie est née en deçà des monts, qu’elle connaît tous les chemins alentours, celui de Sant Agostino, au bout duquel il y a les ruines de San Pancrazio où elle aime se cacher. Juchée sur un tas de pierre, elle fouille le vallon et le ciel, scrute l’horizon, observe la métamorphose des nuages, leurs ombres sont comme des Continuer la lecture#été2023 #03 | des mots qui lui viennent

#été2023 #00 | Clair obscur

Un point minuscule dans l’océan, un point minuscule dans un continent, et le vertige parce que ce lieu singulier contient le monde entier. Je suis de quelque part. Je n’ai aucun souvenir de l’histoire. J’ai relu le premier chapitre et j’ai été emporté par la profusion des images. Vertige. J’ai pensé à ce livre parce que j’y entends une voix Continuer la lecture#été2023 #00 | Clair obscur