#anthologie #11 | retour de nuit à la maison rouge

Je ne suis jamais arrivée si tard à la maison rouge Les phares trouent la nuit comme s’ils me frayaient un passage dans le noir agrandissant sur le chemin les arbres aveuglant les fourrés éblouissant un crapaud ou un lapin en bord de fossé que j’imagine figés dans la lumière blanche  La voiture serpente sur les routes de campagne englouties Continuer la lecture#anthologie #11 | retour de nuit à la maison rouge

#anthologie #11 | Ce soir si spécial.

Je n’étais pas pressée de rentrer ce n’était en fait ni rentrer ni partir puisque j’étais des deux côtés à la fois venant de découvrir quelqu’un de formidable et rentrant chez mes parents à qui je ne pouvais certainement pas parler tout de suite de ce qui m’occupait C’était en hiver il était dix-huit heure et la nuit commençant je Continuer la lecture#anthologie #11 | Ce soir si spécial.

#anthologie #11 | rouler de nuit et penser à la porte

Nuit noire sur cette petite route de campagne une route seulement éclairée par les phares de ta voiture tu ne croises personne C’est toujours la nuit qu’elle te revient en mémoire la scène derrière la porte La porte découverte en détapissant la chambre Souvent tu revoies la scène après l’ouverture de la porte tu ressens à nouveau un sentiment partagé Continuer la lecture#anthologie #11 | rouler de nuit et penser à la porte

#anthologie #11 | route

et les phares des voitures d’un côté se suivaient en deux lignes de pointillés blancs qui longeaient sans jamais la croiser ni l’interrompre une ligne double de feux arrière rouges et rares devant moi Quand le relief se trouvait avalé par la nuit les files de points rouges semblaient monter vers un horizon vague et traversé de ce que j’imaginais Continuer la lecture#anthologie #11 | route

#anthologie #08 | deux chambres une porte

On est en juillet. Comme alors. La maison rouge est vide. Elle ne dort plus dans le lit de camp qui a disparu depuis mais dans le grand lit. Absolument seule dans le silence de la maison rouge.  Le halo de la lune fait briller la poignée toute ronde en cuivre de la porte mitoyenne avec l’autre chambre. Elle ne Continuer la lecture#anthologie #08 | deux chambres une porte

#anthologie #07 | veille de déménagement

Allongée seule sur mon canapé, j’entends les derniers clients sortir du café dans la rue en bas de chez moi. Je reste dans la pénombre à me reposer un moment, les yeux ouverts. Sur ma droite, le lampadaire du coin de la rue projette un reflet doré que le coin de la pièce coupe en deux parties asymétriques, l’une d’un Continuer la lecture#anthologie #07 | veille de déménagement

#anthologie #07 | travail de lumière

Porte grande ouverte, longue inspiration de la fraîcheur du matin. M’asseoir à ma table de travail, voir les grands arbres penchés se coiffer des premiers rayons jaunes. Sol froid sous mes pieds nus, goût de café chaud. La nuit se couche. Le soleil ouvre un œil par la fenêtre de la cuisine. Apercevoir derrière la porte entrouverte, les premières ombres Continuer la lecture#anthologie #07 | travail de lumière

#anthologie #06 | seule

Seule. C’est dans la nuit noire épaisse et le silence opaque qu’elle l’éprouve. Seule. Dans sa chair et ses oreilles et son visage et sa peau et son corps.  Seule. C’est dans la nuit noire toute gorgée de silence qu’elle convoque la mémoire des battements de la peau. Seule. Qu’elle en appelle au souvenir du tout palpitant cotonneux et mouvant. Continuer la lecture#anthologie #06 | seule

#anthologie #07 | souris

Ce soir nous étions au restaurant, les amis américains de passage nous ont invités. Robert a voulu boire du coca, ils ont une potion française qu’il a trouvée correcte. En rentrant j’ai lu la consigne lumière-durée. La nuit est tombée, noire sur le jardin, des lumières restent allumées sur l’immeuble en face et s’éteindront peu à peu comme pour rythmer Continuer la lecture#anthologie #07 | souris

#anthologie #06 | seule dans la promesse

Allongée seule sur mon canapé, j’entends les derniers clients sortir du café dans la rue en bas de chez moi. La nuit m’enveloppe avec douceur, un souffle d’air fait danser des ocelles de lune sur les murs, le moment se prolonge sans effort. La mélancolie reste à distance. Je me souviens du ruissellement de la lumière dans les grands bouleaux Continuer la lecture#anthologie #06 | seule dans la promesse