#anthologie #39 | Noir, Nuits

Le noir dans Belfast, ignorant qu’il s’y déroulait une guerre et déroutés par la vision d’un char, récupérés par des militants nerveux, nous emmenant dans un appartement de tracts d’affiches roulées de taiseux de sacs de couchage et d’armes à feu. Le noir de Dublin, largués par une voiture sur une colline surplombant la ville, laquelle étale sa brume et Continuer la lecture#anthologie #39 | Noir, Nuits

#anthologie #35 | encore la nuit

Plan fixe voitures passant sur l’autoroute, glissière de sécurité en premier plan. Son : circulation.Noir.Le même plan, de nuit.Noir.Voix off : « Imaginez la nuit… »Reprise du plan fixe autouroute nuit, sans le son des voitures.« …ce n’est pas rien la nuit… »Plan fixe sur l’allée d’arbres qui conduit aux sources de la Douix, à Châtillon, en hiver, temps brumeux, un réverbère.« …imaginez une nuit où on Continuer la lecture#anthologie #35 | encore la nuit

#anthologie #38 | avec sa vue exceptionnelle

Il est probable que je me suis réveillée tôt et que j’ai regardé les bateaux, nous dormions dans un appartement donnant sur le port; il est possible que j’aie fait l’amour avant de partir pour l’opéra, c’est une façon comme une autre de se dire bonjour; que j’ai bu du thé, mangé des sardines et pris une douche en mettant Continuer la lecture#anthologie #38 | avec sa vue exceptionnelle

#anthologie #33 | nuit

Nuit pas rien nuit presque couleurs presque noir nuit violine bandes horizontales comme d’un pinceau passé sur l’horizon pas rien nuit Souffle air dense de la nuit pas rien air la nuit engloutit le néant dans la nuit passe souffle pas rien la densité du sombre comme boire du noir Nuit noir horizon pas rien violet horizon un peu brun Continuer la lecture#anthologie #33 | nuit

#anthologie #27 | Des pierres dont sont faits les rêves

Des pierres du ciment du ciel Nuits d’été dans des sacs de couchage et des châteaux forts L’herbe est humide elle supporte parce qu’elle aime marcher parce que surtout elle a besoin de n’être pas seule besoin et pour être d’un groupe il faut faire comme eux ils campent. Le jour les nuages passent le paysage jusqu’à la mer vieilles Continuer la lecture#anthologie #27 | Des pierres dont sont faits les rêves

#anthologie #26 | en descendant vers lamer endormie

Le chemin que je n’avais pris qu’une fois dans la lumière du jour descendait dans la nuit, caillouteux, entre les buissons, les petits chênes tourmentés  et les pins dont l’odeur, libérée dans la fraîcheur de la nuit, m’avait accueillie, me grisant légèrement. Mes pieds glissaient parfois sur une racine, faisaient s’effriter la crête d’une ornière, crisser un petit tas d’épines Continuer la lecture#anthologie #26 | en descendant vers lamer endormie

#anthologie #08 | Ombres

Le spot s’allume une nouvelle fois. Lumière crue, aveuglante.  Il y a quelqu’un ? Pas de réponse. Personne. Je m’égare. La pluie a cessé, le bruit du vent s’est atténué. Pourtant, l’arbre bouge toujours autant. Les branches cognent, fouettent, frappent, tapent, l’ombre se rapproche au-dessus de moi, prend forme, une forme de visage, de visage de monstre, hirsute, menaçant, gueule grande Continuer la lecture#anthologie #08 | Ombres

#anthologie #24 | écailles

L’histoire du chien qui offre son ventre à la caresse en signe de confiance et de soumission, car c’est la partie la plus fragile de son corps, n’est pas réellement transposable à l’humain, aux doigts fragiles, aux ongles fragiles, aux yeux fragiles, car chez lui c’est tout le corps, les joues, les bras, les lèvres, qui est fragile, sans crocs, Continuer la lecture#anthologie #24 | écailles

#anthologie #21 | Après avoir éteint la lampe 2

Après avoir éteint la lampe. Couchés. Dans trois lits disposés autour de la pièce et servant de banquettes le jour. Il y a le froid sur le visage et nous sommes en pyjamas recouverts de survêtements. Aux pieds, des chaussettes tricotées main avec les restes de laine. Rêches et trop grandes, on les perd dans la nuit. La lumière des Continuer la lecture#anthologie #21 | Après avoir éteint la lampe 2

#anthologie #21 | ressassement ou remords

Seule dans la petite foule bavarde qui suit son chemin entre échoppes et table. Seule dans le désert du trottoir sur lequel rebondit la lumière ardente 1. Seule avec mes pensées parmi vos corps, vos rires, vos exclamations et vos muettes ruminations 2. Seule avec mon couffin parmi les sacs de carton siglés dansant au bout des bras 3. Seule Continuer la lecture#anthologie #21 | ressassement ou remords